
Son père Rachid est berbère, sa mère Maryvonne, bretonne aux yeux bleus. Nina est née en 1967. Pas facile d'être l'enfant des amoureux de 1960 dont la rencontre rappelle les pires moments de la guerre d'Algérie. Pas facile de grandir en Algérie et de voir sa mère insultée par des gamins. Pour mieux se défendre, Nina s'approprie la violence des hommes en devenant un garçon manqué. Mais comment s'y retrouver au bout du compte dans ces identités de fractures. Fille ou garçon ? Française ou Algérienne ? Le livre de Nina Bouraoui est à la fois lyrique et violent, tendre aussi quand elle évoque l'histoire d'amour avec Amine. Du soleil brûlant d'Algérie aux ciels mouillés de la Bretagne, il est rempli de contradictions qui ne sont pas seulement personnelles mais appartiennent à tant de gens dont on ne parle jamais.Nina Bouraoui, écrivain, est née à Rennes en 1967, d'un père algérien originaire de Jijel et d'une mère bretonne. Les quatorze premières années de sa vie, elle les passe à Alger. Puis elle vit à Paris, Zurich et Abou Dabi avant de revenir à Paris. Dans ses romans, elle écrit sur l'amour, l'identité et ses troubles ainsi que sur son enfance algérienne dont elle conserve la nostalgie. À la différence de ses autres romans (même du Bal des murènes dans lequel il s'agit d'un narrateur masculin), Avant les hommes n'est pas revendiqué par l'écrivain comme étant autofictionnel. Dès son premier roman en 1991 s’affirme l'influence de Marguerite Duras dans son œuvre. La vie et les œuvres de Hervé Guibert, Annie Ernaux, Violette Leduc et David Lynch, parmi d'autres, se retrouvent aussi dans les romans (et les chansons) de Bouraoui, surtout dans Mes mauvaises pensées. Le déracinement, le désir et l'écriture sont les thèmes majeurs de son travail. Un de ses poèmes a été repris par le groupe Les Valentins et mis en musique dans la chanson La Nuit de plein soleil. Elle est Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres et ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues.