GUÉRIR LA BLESSURE
D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La
blessure d'abandon
Les Éditions de
l'Homme, 2007
Les deux
premiers piliers sont ceux que va devoir utiliser Émilie si elle veut mieux se
porter. Abordons-les dans l'ordre pour comprendre comment l'approche OGE
fonctionne.
1. Éteindre
son mental ne signifie pas le maîtriser
La technique
est simple et la mettre en pratique n'est pas sorcier. Il n'est pas besoin
d'avoir fait de longues études. Le but est de se retrouver au moment présent,
dans l'ici et maintenant, et par conséquent de quitter le passé et le futur. Le
moyen utilisé consiste à faire porter son attention sur son corps physique et
sensoriel. D'autres verbes et expressions peuvent être utilisés: "Se
retrouver", "Entrer en contact avec soi", "Se
recentrer" sont synonymes. Le corps physique se définit comme
l'ensemble de toutes les parties du corps depuis les orteils jusqu'à la tête.
Le corps sensoriel comprend les cinq sens qui sont à notre disposition:
le toucher, l'ouïe, l'odorat, la vue et le goût. Toute approche qui aide la
personne à reprendre contact avec son corps physique et son corps sensoriel est
parfaitement valable.
Faire taire
son mental est un moyen fantastique dont nous disposons pour nous débarrasser
de nos peurs, de notre manque de confiance en nous-mêmes, de nos angoisses et
de nos paniques. Cela nous permet aussi de nous défaire de nos remords et de
notre culpabilité. Toutes les tensions physiques et psychologiques générées par
le mental et qui nous sortent du moment présent pour nous projeter dans le
futur et le passé peuvent ainsi être éliminées. Bien entendu, le mental va
continuer de se manifester, mais plus l'exercice est pratiqué, plus vite nous
nous rendons compte qu'il est de nouveau à l'œuvre, et plus vite nous pouvons
mettre un terme à son activité. Cela nous permet progressivement d'empêcher le
mental de nous diriger, et de revenir à notre essence.
Cette approche
n'est pas une lutte contre notre mental. Il ne s'agit pas de considérer
celui-ci comme un ennemi, mais simplement de nous accorder le droit d'exister
pleinement, débarrassés du brouhaha qui règne la plupart du temps dans notre
tête, ainsi que de l'ignorance et des illusions dans lesquelles notre mental
nous maintient. Il n'y a pas de combat contre lui, mais simplement une mise en
application de techniques simples permettant de retrouver la détente physique
et psychologique, le calme et une certaine sérénité. Car tel est l'immense
cadeau que cette technique apporte à celles et à ceux qui la mettent en
pratique. Imposer silence à son mental peut se faire dans tout lieu et en toute
circonstance, compte tenu qu'il n'y a pas besoin de matériel spécifique, mais
seulement d'une volonté de se faire du bien qui prend sa racine dans le
cerveau, non dans le mental.
Un autre grand
avantage qu'il y a à faire taire notre mental est que cela nous permet de
reprendre contact avec nous-mêmes, c'est-à-dire avec nos émotions, notre savoir
inné et notre noyau fondamental...
Pourquoi se
remettre au moment présent pour retrouver une émotion de colère ou de tristesse
liée à un événement passé? Cela peut en effet paraître inutile. En réalité, si
l'événement appartient à notre passé" récent ou lointain, l'émotion, qui
n'a pas été vécue en son temps, elle, est toujours bien vivante en nous,
intacte et entière. Et elle l'est au présent puisque le seul moment dans lequel
nous vivons est l'ici et maintenant. Il nous faut donc nous situer nous-mêmes
au présent pour la retrouver, la ressentir et l'exprimer, ce qui implique de
faire taire notre mental.
Faire taire
son mental se différencie de toutes les techniques dont le but est de maîtriser
ou de gérer le mental. Celles-ci ont un objectif précis: faire que la personne
contrôle son mental afin de ne pas être contrôlée par lui. Les approches
utilisant des techniques de maîtrise du mental restent ainsi dépendantes du
mental, qui est domestiqué par ces techniques, mais reste toujours actif. La
conséquence est importante: le mental étant toujours actif, il devient très
difficile, voire impossible, d'entrer en contact avec les émotions et le savoir
inné...