BIENVENUE

L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

Sans abri... plus ça change, plus c'est pareil ?

C'était en 2008...

http://terradevida.blogspot.com/2008/12/repas-de-nol-pour-les-sans-abri.html

C'était en 2009...

http://www.cyberpresse.ca/actualites/regional/montreal/200912/23/01-933794-noel-en-famille-pour-sept-sans-abri.php

C'était en 2010

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/12/24/002-mosquee-brossard-noel-sans-abri.shtml

Sera-ce en 2011 ?

http://afriqueactu.net/5937/afrique/cameroun/cameroun-le-sdf-menace-d%E2%80%99empecher-la-presidentielle-de-2011

Ou en 2012 ?

http://www.paperblog.fr/3910751/sdf-etres-humains-exclus-sans-habitat-eheh-en-france-2012-tout-pour-les-plus-riches-pauvres-surtaxes-mais-proteges-par-le-bouclier-fiscal-et-rien-pour-celles-et-ceux-qui-n-ont-plus-rien-societe-feodale-rue89/

Ne pas fêter Noël en famille c'est...

http://teemix.aufeminin.com/mag/quiz/d864/c24051.html

Enfants sans famille à Noel

http://vtele.ca/videos/le-show-du-matin/mercredi-22-decembre-2010-enfants-sans-famille-a-noel-dumont-commente_22853_22857.php

Quebec (Canada)

Noel sans famille à 12 ans

http://24hmontreal.canoe.ca/24hmontreal/actualites/archives/2010/12/20101221-150956.html

Selon les estimations de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), près de 150 enfants sur les 600 placés en centre de réadaptation ou en foyer de groupe à Montréal n’ont pas de contacts avec leur famille pendant le temps des Fêtes.

Quebec (Canada)

Les sapins de NOel pour soutenir les femmes burkinabés

Jardiland renouvelle, pour la 5ème année, son soutien à SOS SAHEL à l’occasion de ses ventes de sapins de noël. En 2009, l’objectif a été atteint ! 500 mini-fermes gérées par les femmes des villages de la province de la Gnagna au Burkina Faso ont été créées.
Pour Noël 2010, le groupe Jardiland poursuit son action auprès de SOS SAHEL et accompagne ces 500 femmes burkinabés dans la gestion de leurs nouvelles exploitations. En achetant votre sapin de noël chez Jardiland, vous soutenez ces femmes entrepreneuses à développer leurs mini-fermes.

Faire la fête pour avant tout s'aimer comme femme et comme être vivant sur la planète

Je me souviens de tous ces Noels que je passais seule - sans famille. Lorsque j'ai eu les moyens, je me sauvais dans un coin de la planète où il y avait du soleil et surtout pas de sapin et de neige. Aujourd'hui je vis en famille et dans un pays où la neige recouvre le sol six mois par année quasiment ! La vie change...

Pour toutes celles qui n'aiment pas Noel et toutes celles qui n'ont pas de famille ou pas de sous ou pas de lieu pour fêter... je vous aime et je vous encourage à vous souvenir que simplement parce que vous êtes vivantes, vous êtes dignes d'être aimées.

Comment se construit l'identité sexuelle de l'enfant

Quelles sont les différentes étapes de la construction de l'identité sexuelle ? 

À 18 mois, l'enfant est avant tout en train de découvrir qu'il existe. Pendant cette première période, il est déjà un individu sexué, mais il n'en a pas conscience. Pour moi, vers 18 mois les enfants savent s'ils sont une fille ou un garçon. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est fortement déconseillé de revenir après cet âge sur l'identité sexuelle d'un enfant aux organes ambigus, mal « assigné » à la naissance. Cela dit, si les bébés de 18 mois savent qui ils sont, il faudra quand même attendre jusqu'à leurs trois ans environ pour qu'ils sachent exactement ce qui les différencie... 

Ainsi, de 18 à 36 mois, les petites filles découvrent qu'elles n'ont pas de zizi et les petits garçons, qu'ils en ont un. C'est la deuxième période, celle où les enfants réalisent qu'ils sont tous pareils de dos, ce qui met en avant leur différence de face... Mais la prise de conscience est progressive, et il peut y avoir des confusions : ainsi, la petite fille qui se compare avec un petit frère peut penser qu'un zizi va lui pousser. Et le petit garçon qui se compare avec une petite sœur, que son zizi va tomber. Ou encore, quand leur maman est à nouveau enceinte, un enfant de cet âge peut s'imaginer attendre lui aussi un bébé (celui de maman), tant il est en continuité avec sa mère.


J'ai connu un petit garçon de deux ans et demi, encore allaité par sa maman, qui parlait de « son » sein... C'est dire si l'identité sexuelle peut être confuse jusqu'à trois ans, parfois quatre ! Pour continuer la construction de l'identité sexuelle, il existe une troisième période : celle du complexe d'Œdipe et de sa résolution, vers 5 ans.


Entre 2 et 3 ans, les questions (plus que les angoisses) sont fréquentes, d'autant plus si le vocabulaire est développé et que le contexte familial est ouvert. Attention : un enfant ayant un retard de langage n'aura pas pour autant de confusion quant à son sexe.


Les questions existentielles, du type « Pourquoi y a-t-il des filles et des garçons ? » attendent des réponses claires et simples. Les questions pratiques, du type « Comment on fait les bébés ? » ou « Est-ce que j'ai le même zizi que papa ? Je peux voir ? » sont plus délicates, car les parents doivent apprendre à l'enfant que son sexe est son secret. Pour ne pas aller trop vite et respecter la pudeur de l'enfant, on peut commencer par demander « Et toi, qu'en penses-tu ? ». Ainsi, vous saurez où votre petit en est, et vous pourrez adapter votre discours. Dolto disait qu'il faut dire aux enfants « la vérité qui les concerne ».


Si on anticipe trop, si on mise sur la maturité apparente de l'enfant, on risque de « polluer » sa période de latence, soit entre 4 et 11-12 ans, le moment où il met de côté ses interrogations sexuelles pour se concentrer sur les questions sociales. Cette période de latence permet à l'adolescent d'être ensuite libre de ses découvertes. 


Pour moi, la naissance de la pudeur se situe autour de 4 ans. Comme Françoise Dolto, je recommande alors aux parents de ne plus prendre de bain avec leur enfant, car il ne doit plus être confronté aux sexes des adultes.


Entre deux et trois ans, l'acquisition de la propreté est une étape importante, qui peut jouer sur le futur de l'enfant. En particulièrement pour le petit garçon, dont l'idée de « perdre » quelque chose de lui quand il va à la selle est très présente.


Ainsi, il est important que tout le monde (parents, grands-parents, nounou, professeur) ne focalise pas sur ses sphincters et sur la propreté de son anus, ni n'insiste sur la malpropreté des selles ou de l'urine, car l'enfant peut inconsciemment associer organes génitaux et impureté. Sans perturber son identité sexuelle, cette attitude peut rendre complexe, plus tard, l'expression de sa sexualité.

La construction sociale de l’identité sexuée chez l’enfant.

Intervention de Nicolas MURCIER
Psychopédagogue, Doctorant en sciences de l'éducation


Apprentissage et développement d'une identité sexuée

Il y a aujourd’hui à devenir conscient de notre besoin de nous construire une Identité sexuée d’homme ou de femme qui s’oppose à l’Identité sexuelle de Père/Mère–Fils /Fille qui sont pour chacun de nous la transmission d’une identité de savoir et de pouvoir des Père/Mère qui s’oppose et domine l’identité de non-savoir et de non-pouvoir des Fils/Filles. 


Toute construction se fait en même temps qu’une déconstruction (un faire en même temps qu’un dé-faire) pour que le devenir sexué mette le sexuel à son service, et non l’inverse. Une identité adulte ne peut être que sexuée et réelle. Une identité sexuelle ne peut être que Parentale et symbolique. 


La construction de l’identité sexuée de l’enfant est largement influencée par l’environnement  social. Celui-ci est dès la naissance un être social inséré dans un contexte culturel donné. Ce  dernier définit des comportements, des attitudes, des caractéristiques propres à chaque sexe.  


Mais l’enfant est également actif dans ce processus. À défaut d’un développement exhaustif de la construction de l’identité sexuée, où l’anthropologie, la psychologie et la psychanalyse devraient avoir leur place, je développerai  cet exposé essentiellement d’un point de vue sociologique, en illustrant mes propos d’exemples, non exhaustifs. 

Sans contrefaçon je suis un garçon

Mylène Farmer sur YouTube

Garçon manqué de Nina Bouraoui

Garçon manqué, un livre de Nina Bouraoui

Son père Rachid est berbère, sa mère Maryvonne, bretonne aux yeux bleus. Nina est née en 1967. Pas facile d'être l'enfant des amoureux de 1960 dont la rencontre rappelle les pires moments de la guerre d'Algérie. Pas facile de grandir en Algérie et de voir sa mère insultée par des gamins. Pour mieux se défendre, Nina s'approprie la violence des hommes en devenant un garçon manqué. Mais comment s'y retrouver au bout du compte dans ces identités de fractures. Fille ou garçon ? Française ou Algérienne ? Le livre de Nina Bouraoui est à la fois lyrique et violent, tendre aussi quand elle évoque l'histoire d'amour avec Amine. Du soleil brûlant d'Algérie aux ciels mouillés de la Bretagne, il est rempli de contradictions qui ne sont pas seulement personnelles mais appartiennent à tant de gens dont on ne parle jamais.
Nina Bouraoui, écrivain, est née à Rennes en 1967, d'un père algérien originaire de Jijel et d'une mère bretonne. Les quatorze premières années de sa vie, elle les passe à Alger. Puis elle vit à Paris, Zurich et Abou Dabi avant de revenir à Paris. Dans ses romans, elle écrit sur l'amour, l'identité et ses troubles ainsi que sur son enfance algérienne dont elle conserve la nostalgie. À la différence de ses autres romans (même du Bal des murènes dans lequel il s'agit d'un narrateur masculin), Avant les hommes n'est pas revendiqué par l'écrivain comme étant autofictionnel. Dès son premier roman en 1991 s’affirme l'influence de Marguerite Duras dans son œuvre. La vie et les œuvres de Hervé Guibert, Annie Ernaux, Violette Leduc et David Lynch, parmi d'autres, se retrouvent aussi dans les romans (et les chansons) de Bouraoui, surtout dans Mes mauvaises pensées. Le déracinement, le désir et l'écriture sont les thèmes majeurs de son travail. Un de ses poèmes a été repris par le groupe Les Valentins et mis en musique dans la chanson La Nuit de plein soleil. Elle est Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres et ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues.

Être un garçon manqué


Claude, le garçon manqué du Club des Cinq (au premier plan à droite)



Définition de Wikipédia :

Garçon manqué est une expression désignant une fille qui adopte le comportement d'un garçon. 
Typiquement, cela peut se manifester par :
  • le port de vêtements masculins
  • la pratique de sports et d'activités habituellement réalisés par les garçons
  • une préférence pour s'entourer de copains du sexe opposé plutôt que du même sexe
Ce qualificatif se base souvent sur des stéréotypes d'éducation, tels que le fait que les filles ne jouent pas au football.

Les années folles : une femme émancipée ?


par Christine Bard


Louise Brooks, une garçonne...

En introduction, l'historienne rappelle le succès exceptionnel du roman "la garçonne"; 16% de la population française l'a lu, il fut vendu à un million d'exemplaires. Ce titre évoque la masculinisation de la tenue vestimentaire, cette transformation sera plus amplement décrite dans une première partie et dans une deuxième partie, seront évoquées les réactions face à de tels changements et les limites de ces derniers.

Le XIXième siècle se caractérise par un besoin de différenciation sexuelle, les travaux biologistes à connotation raciste et sexiste débouchent sur des hiérarchies que l'historienne rappelle en montrant une planche avec plusieurs crânes, d'abord le crâne d'un homme associé à l'image d'un cheval puis celui d'une femme plus petit et plus large et associé à l'image d'une autruche.

il était interdit aux femmes de porter un pantalon, seules quelques intellectuelles se le permettaient comme G Sand ou Rosa Bonheur. Ce sont des marginales qui au XXième siècle changent de tenue vestimentaire, c'est le monde de Sapho qui fut le générateur du port du pantalon, l'apparition du vélo fut un prétexte pour que les femmes souhaitent porter des vêtements plus pratiques.

L'assimilation à une tenue masculine repose tout autant sur la coiffure avec la mode des cheveux courts, on peut en déduire que cela a changé les modèles des chapeaux. La teinture se développe comme les indéfrisables

Une autre grande nouveauté fut la dégagement des chevilles voire des mollets. Les hygiénistes appuient la démarche des femmes pour porter des tenues plus fonctionnelles en raison des risques encourus en cas de noyade ou d'incendie ; on se souvient du drame que fut l'incendie du bazar de la Charité.

Les derniers aspects de rapprochement se font avec la cigarette et l'allure "haricot vert".Les femmes se libèrent du corset pour plonger dans une autre contrainte : les régimes alimentaires. L'idée d'une femme mince, d'apparence androgyne ne se retrouve qu'en Grèce sous l'antiquité 200 avant JC.

Les coiffeurs furent hostiles comme les chansonniers à la mode des cheveux courts, les premiers pensaient que leur chiffre d'affaires baisserait en ne vendant plus des accessoires pour coiffer les cheveux longs; il est constaté que le métier de coiffeur se féminise.

Cette mode d'influence masculine est contradictoire avec le recours bien plus massif au maquillage, le dessin des lèvres est davantage souligné. La nouvelle coquetterie féminine est pratiquée par les comédiennes et elle fait tâche d'huile sur les hommes avec la création du "dandy"; l'homme cherche à réduire sa pilosité, des nouveaux costumes sont conçus, les pantalons s'élargissent, les chandails sont assortis aux chaussettes, cette mode vestimentaire est favorisée par le développement de la pratique sportive.

L'Eglise réprouve ces transformations vestimentaires, certains curés refusaient d'accorder la communion aux femmes portant des cheveux courts. Pour dissuader les femmes de couper leurs cheveux, la rumeur circulait comme quoi cela favorisait la pilosité. Un tel choix était analysé comme une tendance à être lesbienne ou prostituée.

Le modèle de la garçonne dans les années 30 fut incarnée par Violette Maurice, elle était haltérophile, le fait qu'elle fut lesbienne, consolide les préjugés sur ces transformations, le fantasme du sein coupé pour conduire son bolide circulait dans les sphères parisiennes.

L'excentricité du comportement de cette personne explique qu'il lui fut retiré sa licence de conduite, elle sombra alors dans l'extrême droite et fut exécutée comme collaboratrice pendant la seconde guerre mondiale.

Les limites de l'émancipation féminine à travers même le roman "la garçonne" sont évidentes puisqu'à la fin, la jeune femme renonce à la liberté sexuelle et épouse un ancien combattant qui l'a remise dans le droit chemin.

Pour l'historienne, ce n'est pas un livre féministe, l'auteur ne peut pas dépasser des atavismes sociaux, des idées bien pensantes. Les quelques transformations fondées sur l'apparence ont au demeurant suffi à provoquer des réactions de romanciers comme Paul Morand qui dénonçait une dissolution des moeurs. 

Le corps morcelé et l'identité en morceaux

Après des temps de répression, le corps s'impose dans nos sociétés industrielles contemporaines comme outil de statut social. On doit rester jeune, beau, mince, sans lunettes, sans aucune ride et les dents bien blanches !

Ce qui demeure pourtant est la séparation qui existe si souvent entre la femme et son corps.

Le corps est instrumentalisé, perçu comme une matière à travailler, une possession.  Alors que l'être humain se manifeste par son existence corporelle (être un corps en mouvement dans son milieu), la femme a un corps qu'elle doit constament contrôler et façonner.

Le corps reste aussi notre outil de revendication du droit d'exister. Les comportements sportifs compulsifs, la boulimie, l'anorexie, le jeunisme et le refus de vieillir… sont des comportements centrés sur l'individu, qui transforment le corps et donnent l'illusion de se re-créer soi-même.


Le fantasme du corps morcelé

Enfant, la petite fille ne vit pas son corps comme une totalité unifiée. Elle n'arrive pas à distinguer son corps de ce qui lui est extérieur. Elle le perçoit comme quelque chose de dispersé, de morcelé (comme dans la schizophrénie).

"Quand l'identité personnelle est en question à travers les remaniements incessants de sens et de valeurs qui marquent la modernité quand les autres se font moins présents, que la reconnaissance de soi fait problème, même si ce n'est pas à un niveau très aigu, il reste en effet le corps pour faire entendre une revendication d'existence". (David Le Breton.)

C'est le stade du miroir qui va mettre un terme définitif à ce fantasme et qui va permettre à l'enfant d'accéder à un vécu psychique de son corps, une représentation de son corps comme une totalité unifiée. Si le stade du miroir n'a pu se vivre pleinementm, la femme n'arrive pas à imaginer son corps comme une unité physique reliée.

Le stade du miroir se réalise avant l'acquisition du schéma corporel. Quelle est la différence entre image du corps et schéma corporel ? Le schéma corporel est une réalité de fait, constituée à partir de perceptions. L'exemple type du schéma corporel troublé est le "membre fantôme" de Schilder.

Le schéma corporel est la connaissance, la représentation, le vécu que l'enfant a de son propre corps. Il s'élabore lentement (il est achevé vers 11-12 ans) avec la maturité, représente ce qu'il vit, ce qu'il expérimente et sera indispensable à la construction de la personnalité.

L'image corporelle - l'image du corps est la conquête progressive de l'unité qui permet la maîtrise de la totalité de notre corps. L'acquisition de l'image de soi ne peut se faire que par la médiation de l'image et du regard d'autrui. Elle passe donc par le désir de l'autre et ne peut échapper aux pulsions de vie et de mort.

Un schéma corporel sain peut coexister avec une image du corps perturbée. De même, qu'un schéma corporel troublé peut coexister avec une image du corps saine.


Paradoxe de l'identité féminine

Traditionnellement, les femmes sont élevées dans la perspective de pourvoir aux besoins d'autrui, au détriment de leurs propres besoins. Ce rôle traditionnel renvoie au modèle de la passivité, de la dépendance (aux hommes), et du sacrifice personnel. "Le plaisir de faire plaisir".

Il y a contradiction à l'heure actuelle entre des représentations et des qualités traditionnellement attribuées aux femmes, et les exigences croissantes d'affirmation de soi, de performance, de réussite et d'indépendance. Il s'agit pour les femmes de résoudre cette contradiction, de se situer entre les deux termes d'un conflit.

La mise en objet

Dans une culture marquée par les valeurs de l'individualisme, la dépendance sous toutes ses formes est fuie, considérée comme un asservissement. Les notions de liberté individuelle, de volonté personnelle et d'autonomie se sont imposées comme seules vérités. Le jugement et le sentiment personnels sont les garants de l'authenticité.

Le corps est devenu la mesure de la valeur individuelle. Il est le témoin de la maîtrise de soi, de la performance et de la compétence personnelles. La maîtrise du corps, le contrôle de son apparence renvoient à cette indispensable appropriation de soi.

Un déséquilibre dans le shéma corporel atteint les aptitudes à connaître son propre corps et à l'écouter en reconnaissant les besoins physiques, à se mettre en relation avec les autres, à s'orienter dans le temps et dans l'espace, à se latéraliser (reconnaître la droite de la gauche).
Le corps morcelé et la quête d'unité

La fragilité de l’image du corps est bien connue depuis toujours ; ainsi, dans la civilisation de l’ancienne Egypte, la légende d’Osiris qui fut découpé par Seth, son frère, en 14 ou 16 morceaux selon les versions. Isis son épouse et sœur, réussit à recoller les morceaux sauf le phallus mangé par un poisson. Isis, par son amour, recréa la partie manquante et reçut la semence d’Osiris dont naquit Horus. Ainsi, l’amour d’autrui réunifie l’être.

On retrouve aussi des corps segmentés dans des manuscrits incas, peut-être sous l’influence de drogues hallucinogènes. Ces derniers, comme leurs successeurs, inquisiteurs divers, s’acharnèrent à couper le corps des condamnés à mort jusqu’aux pratiques d’écartèlement, pas si anciennes ; dans les Etats qui utilisent encore la loi islamique traditionnelle, le voleur, par exemple est amputé d’une main, et s’il récidive, de l’autre, etc. L’imagination des juges et des tortionnaires, en matière d’amputations est sans limite pour supprimer l’unité de l’être.

« Le Corps taoïste essaie de mettre en évidence et de refléter la sacralité du corps, corps social et physique. On sait à quel point en Chine, le lien entre les deux est étroit ; la politique a une incidence directe sur la santé des gens ; quand les gens tombent malades, cela veut dire, pour eux, que le gouvernement n’est pas bon. Si le monde manque d’équilibre, et d’harmonie, les Chinois le ressentent dans leur corps et vice-versa. L’appréhension du corps est tout à fait directe et le corps est sacré » K.Schpeper

On saisit toute l’importance de cette image pour soi dans les tentatives de suicide ; on se noit plus volontiers en eau trouble qu’en eau claire transparente, car il semble que les sujets cherchent à faire disparaître le corps. Les chemins de fer japonais, à Tokyo, confrontés à une augmentation des suicides, viennent d’installer des miroirs de plusieurs mètres de long à des endroits où les suicides sur les voies sont fréquents.


Rendre témoignage et célébrer tous les jours

AFRIQUE DU SUD, AOUT 2010
By Kristin Palitza, freelance writer and editor http://www.kristinpalitza.com/


"J’avais depuis quelques années une grosseur dans le sein, que j’ai ignorée [principalement parce qu’elle] ne faisait pas mal", déclare Tracey Derrick.

Lorsqu’elle est allée enfin voir un docteur pour une biopsie, elle a eu un grand choc. Le résultat était positif: un cancer de sein.

Cette mère de deux enfants, âgée de 49 ans, originaire de Malmesbury, une petite ville de la province du Cap Ouest en Afrique du Sud, devrait se faire enlever chirurgicalement une tumeur – et son sein droit -, et subir une chimiothérapie. Mais elle a été aussi chanceuse: le cancer n’avait pas encore gagné son corps.

En Afrique du Sud, une femme sur neuf souffre du cancer de sein, selon l’Organisation mondiale de la santé. Dans la plupart des cas, les tumeurs sont diagnostiquées tardivement parce que la plupart des sud-africains comptent sur les services d’un système surchargé de soins de santé publique qui n’offre pas des examens médicaux pour le cancer de sein, y compris les mammographies, dans le cadre des services de prévention de routine.

Comme elle n’a pas eu d’assistance médicale, Derrick s’est bientôt retrouvée en train d’essayer de naviguer dans un système de soins de santé inefficace et de déchiffrer le jargon médical sur le cancer de sein.

Mais la photographe documentaire s’est vite rendue compte qu’elle avait un instrument spécial pouvant l’aider à faire face à sa maladie. Elle a retourné son appareil photo sur elle-même et a commencé par faire un reportage sur chaque étape de sa maladie et du processus de guérison.

Le résultat est une série de photos désolantes mais jolies, qui montrent le corps de Derrick avant et après l’opération. Il illustre le traumatisme de la perte de ses cheveux à cause de la chimiothérapie, des choix qu’elle a dû faire entre les prothèses mammaires et les implants, et la façon dont elle s’est occupée de ses enfants pendant sa maladie.

"Les questions sociales sont au centre de ma photographie", déclare Derrick qui, par le passé, a pris des photos sur des femmes prisonnières, des travailleuses de sexe et des travailleurs agricoles.

Les photos de Derrick sont exposées dans le cadre du festival de photographie Bonani Africa 2010: "Au-delà des apparences raciales – Les intrigues de la photographie documentaire sud-africaine, passé et présent", qui s’est ouvert le 18 août à 'Castle of Good Hope' au Cap.

Les images de Derrick seront affichées avec le travail de 53 autres photographes documentaires de l’Afrique du Sud, du Mozambique, de la Sierra Leone et de la Namibie. Les images portent sur plusieurs questions sociales, y compris la pauvreté, le chômage, les droits fonciers, l’éducation, la xénophobie, le VIH, et la violence.

Derrick déclare qu’elle n’a pas fait le reportage de sa vie avec le cancer de sein uniquement dans son propre intérêt. Elle veut également sensibiliser et éduquer d’autres femmes – et hommes – sur le cancer de sein et ce qu’il représente pour la sexualité, la féminité et l’identité des femmes.

A cause des images médiatiques de "femme parfaite" dont les consommateurs sont assaillis quotidiennement, la perte des seins et des cheveux affecte extrêmement d’habitude l’image que la femme a d’elle-même, remarque Derrick.

"La publicité nous raconte qu’une femme sans cheveux ou avec un seul sein ne peut pas être perçue comme étant belle. Les femmes ont le sentiment que le cancer leur prend leur féminité".

A travers la photographie courageuse et osée de son propre corps marqué par le cancer, Derrick espère que les spectateurs se rendront comptent de ce que la maladie fait partie de notre réalité et que les malades de cancer sont des "personnes normales".

"Mes images visent à donner un équilibre aux images de femmes que nous voyons dans les médias. J’introduis la réalité et je retire le blâme et le jugement", explique-t-elle.

Avec son exposition, elle veut également attirer l’attention des décideurs et des responsables du gouvernement dans l’espoir de les voir prioriser la prévention du cancer de sein et de rendre disponibles plus de ressources pour la prévention et le traitement.

"A travers les photos, je veux créer un débat public qui, nous espérons, résultera en davantage de soutien aux femmes", déclare Derrick. "Nous avons besoin de beaucoup plus d’éducation, concernant non seulement le cancer de sein lui-même, mais également les méthodes faciles de prévention, comme l’autopalpation".

Le cancer de sein est souvent mortel parce que la plupart des gens pensent que ça n’arrive qu’aux 'autres'. "La détection précoce est si importante. Je ne suis pas allée faire de réguliers examens, et je sais que la plupart des femmes ne le font pas. Le cancer de sein demeure une question taboue dans notre société. On n’en parle jamais", explique Derrick. Sa photographie vise à briser ce tabou.

"La photographie documentaire a un important rôle à jouer dans la société. Non seulement elle témoigne de ce qui se passe dans un pays, mais aussi est-elle en train de mobiliser pour un changement", remarque Omar Badsha, directeur du festival Bonani et fondateur de 'South African History Online'(Histoire de l’Afrique du Sud en ligne), un projet non partisan sur l’histoire du peuple, qui a organisé l’exposition.

Badsha déclare que toutes les contributions à l’exposition de Bonani, qui est suivie d’une conférence de trois jours sur la photographie, abordent des questions centrées sur la démocratie et remettent en cause l’état actuel de cette dernière. "Les photos que nous avons sélectionnées ravivent la critique sociale, enrichissent la compréhension sur les questions sociales et favorisent la réflexion des spectateurs", explique-t-il.

Comme Derrick, il croit fermement que la photographie documentaire peut contribuer au changement social: "Nous espérons créer une plateforme de dialogue et provoquer un débat continuel dans le pays qui va motiver les citoyens ordinaires à faire pression pour un changement dans les politiques et les actions de l’Etat".

Badsha a aussi promis qu’après l’exposition de 'Castle of Good Hope', les photos seront mises à la disposition des écoles, des organisations de la société civile et des ministères du gouvernement pour un travail d’éducation et de plaidoyer.

"La représentation d’une question sociale peut avoir un impact énorme. Les images peuvent surmonter les barrières sociales et linguistiques".


Tracey DerrickBorn: Kesteven, England, 1961. Lives and works in Malmesbury, Cape Town. Received her BA and Higher Diploma in Education from University of Cape Town.Trained in photographic printing, 1989, at the School of Visual Arts, New York, and in 2009 she received her post graduate Diploma in Art from Michaelis School of Fine Art, Cape Town. Awards and scholarships: Assistance from Mayibuye Centre, UWC and Format in London, 1994: Funding from Kodak, USA, 1999:Pik n’ Pay, 2006 to train women inmates at Malmsbury Prison. Exhibitions: 1995, Picture Cape Town, Landmarks of a New Generation with Michaelis School of Fine Art and Getty Foundation. Collection: Iziko National Gallery. She was nominated as one of 100 photographers worldwide by Phaidon Press, London.

SILENCE ET PAROLE de Djoher Amhis (Algérie)




Ne m'enfermez plus dans le passé colonial
Laissez-moi danser sans me dire que c'est de l'exhibitionnisme
Laissez-moi exprimer mes idées sans me parler de l'aliénation
Laissez-moi parler de moi, sans me dire : c'est tabou
Laissez-moi parler de mon pays sans me dire que c'est de l'exotisme
Laissez-moi ! Laissez-moi avec mon moi ! Avec mon moi retrouvé
Laissez-moi
Être
Être
Être
Laissez-moi chasser ce regard qui veut
Censurer
Aliéner
Étouffer
Tuer
Laissez-moi chasser ce regard qui empêche de vivre...
Être soi dans le présent
Être soi dans l'avoir
Être soi toujours...
Je n'ai plus besoin de personne pour prouver mon existence...
Je suis... je suis moi.
Je n'existe plus par rapport aux autres
Qu'ai-je à prouver ?
Et pourquoi prouverai-je ?
Quoi ? Au nom de quoi ?
Effacés les autres !
Être à nouveau ensemble
Je suis coincée dans une image
Je suis prisonnière d'un langage
Les mots m'empêchent d'exister
Les mots de domination
D'aliénation
De mort.
Femmes, vous ne marcherez plus sur vos larmes
Les larmes de l'injustice
Les larmes de la douleur
Les larmes de la mort
Femmes, vous essuierez vos larmes
Pour la paix
Pour la liberté
Pour l'amour
Femmes, vous pleurerez de joie
Pour la terre retrouvée
Pour la terre de vos enfants
Pour un avenir de bonheur
Ils m'ont dit des mots-prisons
Pour me fermer les yeux
Pour me fermer la bouche
Pour m'enfermer
Ils ont créé des mots nouveaux
Des mots à eux
Des mots-dicktat
Pour m'enfermer
Pour m'anéantir.
Ils ont nié les mots vrais
Les mots-vérité
Les mots authentiques.
Ils ont falsifié l'histoire
Ils ont étouffé la culture
Ils ont rejeté
L'histoire
La culture
L'identité
La personnalité
Mais,
Moi, je suis là avec mes mots-liberté,
Mes mots-vérité
Mes mots à moi
Mes mets-moi.

D. AMHIS, Silence et parole, édit. Orcyte, Alger, septembre 1992.
Publié par 

Etre une femme en Algerie, action sociale


par Liliane Mébarka GRAINE 



Femmes de maïs


Publié dans le journal quotidien Pùblico (Portugal), cet article d’Esther Vivas sur le rôle des paysannes dans la production agricole et alimentaire a été relégué par le CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde). En dépit de leur rôle clé dans l’agriculture et dans l’alimentation, les femmes dans les pays du sud sont, de même que les enfants, les plus fréquemment victimes de la faim et de discriminations. Il ne s’agit pas seulement ici d’un constat, mais d’un appel à la résistance.



Dans les pays du Sud, les femmes sont les principales productrices de nourriture, elles sont chargées de travailler la terre, de maintenir les semences, de récolter les fruits, d'obtenir de l'eau, etc. Entre 60 et 80% de la production vivrière de ces pays est assurée par les femmes, pour 50% au niveau mondial. Celles-ci sont les principales productrices de cultures de base comme le riz, le blé et le maïs, qui alimentent les populations les plus pauvres du Sud mondialisé. Mais en dépit de leur rôle clé dans l'agriculture et dans l'alimentation, elles sont, de même que les enfants, les plus fréquents victimes de la faim. 

Un excellent document à télécharger : http://www.genreenaction.net/IMG/pdf/Femmes_de_mais.pdf 
Source : CADTM

La vieillesse en dansant

27/07/2010 | Benoît GuivellicCyril Pay, and (Aujourd'hui la Chine).

La retraite, période de solitude et d'ennui ? Pas pour ces Pékinoises qui ont décidé de passer leurs vieux jours en dansant. 


Video : cliquer ici

La Femme en Chine (2001)



Femme chinoisePas moins de 16 pays frontaliers dont l'Afghanistan, le Myanmar (ex Birmanie), le Pakistan, la Corée du Nord, pour ne citer que les plus controversés, entourent la République Populaire de Chine et témoignent, s'il le fallait, de l'importance géographique et stratégique hors du commun de ce véritable empire. 

Avec 22 provinces et 5 régions autonomes, plus que de l'entité d'une nation uni culturelle, c'est de la coexistence de plusieurs mondes hétérogènes rassemblés en un seul pays dont il est préférable d'appréhender l'existence. Et c'est autant de situations distinctes auxquelles les femmes chinoises doivent s'adapter en matière de droits et de conditions de vie.

Cette "moitié du ciel", que Mao Zedong leur avait "offert" dans un discours dithyrambique prononcé à la gloire du communisme et de l'égalité hommes/femmes n'est, aujourd'hui encore, qu'une illusion. Car, si en vertu des lois, les femmes chinoises jouissent des mêmes droits que les hommes dans les domaines de la politique, de la culture, de l'éducation, du travail, de la propriété mais aussi sur leur personne en matière de liberté, de santé, sur le plan du mariage et de la vie familiale, les mentalités n'ont certes pas vraiment évolué, la réalité restant assez éloignée de ce que promettent les textes.



Ainsi, malgré le fait que la Chine se soit gratifiée de l'adoption de plusieurs traités relatifs aux droits humains, en signant et ratifiant, entre autre au cours des 20 dernières années, la Convention contre la torture, la Convention internationale contre toute forme de discrimination raciale et religieuse, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la CEDEF - relative aux discriminations faites aux femmes - le pays est régulièrement interpellé par les ONG nationales et internationales des droits humains pour violation systématique de ces mêmes traités. 

Les cas de répressions, de tortures, de procès inéquitables, de restriction de la liberté d'information et de la presse, perpétrés par les autorités sont légion et mettent en réelle contradiction une préoccupation humaine de façade affichée au reste du monde avec la souffrance profonde d'un peuple ouvertement opprimé.

Les conditions de vie des chinoises - si elles semblent meilleures que dans les pays voisins de l'Asie - n'atteignent pas des sommets, loin s'en faut ! La politique sociale relative à la régulation des naissances a engendré des actes discriminatoires inconsidérés selon les régions et les provinces. Ainsi, comme il est de tradition en Chine, à l'instar de la plupart des pays côtoyant la pauvreté, la naissance d'un garçon est hautement préférable à celle d'une fille. 


Si cette discrimination, pouvant paraître inoffensive au premier abord, ne s'exprime que faiblement lors de la venue du premier enfant au sein d'un couple, l'autorisation accordée par le gouvernement pour l'obtention d'un deuxième enfant a des répercutions sociales dramatiques. En effet, la méthode aux ultrasons est alors largement pratiquée sur le fœtus afin de déterminer s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. 

Dans la majorité des cas, le diagnostic annonçant une fille entraîne simultanément une demande d'avortement des parents. Cette pratique est si courante que dans la province rurale de Liaoning, on compte trois fois plus de garçons que de filles nés en seconde couche, ratio jamais atteint dans n'importe quel pays du monde, l'équilibre y étant sensiblement maintenu.

S'il n'est pas possible d'avorter, certaines filles sont directement abandonnées dans la rue - certaines sont jetées dans les fleuves - les autres, qui atteignent un âge suffisant, finissent par être renvoyées du domicile familial et, une fois sur le trottoir, soumises à l'errance, elles sont souvent récupérées pour alimenter le marché de la prostitution. 

Prises en charge par un réseau savamment organisé, elles sont acheminées vers des pays aussi divers que la Malaisie, Taiwan, l'Australie, le Japon, les Etats-Unis et le Canada. Les plaques tournantes chinoises de l'industrie du sexe sont connues pour êtres Shanghai, Hong-Kong et Guangzhou. Le Tibet fait également l'objet d'un trafic de filles qui sont, pour la plupart, mariées de force à des paysans chinois ou introduites dans un réseau de prostitution. Le gouvernement condamne cette pratique mais ne parvient pas à l'éradiquer, faute de volonté constante et de moyens déployés.

La Chine demeure un pays antagoniste en ce qui concerne sa politique égalitaire entre hommes et femmes. Professionnellement parlant, les femmes ont beaucoup de possibilités pour accéder à des postes importants aux seins des administrations, des entreprises, du parti central. 



Cependant, lorsque l'opportunité se présente, la pression de la tradition, accentuée par celle du mari - qui veut quelqu'un à la maison pour s'occuper de lui et de ses enfants - font que, dans la plupart des cas, la femme refuse la promotion sociale qui lui est proposée. 

En outre, pour peu qu'une entreprise se retrouve en difficulté, les femmes sont les premières à en subir les conséquences : diminution des salaires - déjà inférieurs à ceux des hommes pour un travail et une compétence identique - pression pour les obliger à démissionner, violences multiples d'intimidation, etc.

La violence dont elles sont l'objet n'est pas uniquement réservée au domaine professionnel. La vie privée apporte son lot d'agressions auxquelles les Chinoises sont habituées. Car pour la majorité d'entre elles, mieux vaut s'habituer et ne pas trop faire de vagues. En effet, aucune loi ne les protège de la violence domestique. Excepté quelques amendements relatifs au mariage et spécifiant que la femme mariée ne doit faire l'objet d'aucun abus, rien n'est vraiment clair en ce domaine au sein du système judiciaire. Ainsi, en dépit d'une certaine prise de conscience de l'existence de cette violence, il n'y a aucun refuge pour femmes battues qui a été créé dans les provinces les plus concernées.

Et, pour finir de noircir le tableau, ces femmes, vivant aussi bien en ville que dans les campagnes, doivent gérer une pression telle - la moindre contrariété peut se transformer en mini tragédie familiale - qu'un nombre considérable d'entre elles se suicident à l'aide de pesticides dans un geste de désespoir. Les chiffres sont alarmants : un demi millier par jour !



La discrimination peut se répandre et opérer partout dans le pays, à différents niveaux sociaux et économiques, selon les spécificités régionales. Le peuple chinois est privé de liberté, de ses droits humains fondamentaux.

Les femmes, elles, ont un poids supplémentaire considérable sur leurs épaules : celui de devoir porter "la moitié de l'enfer", cet enfer imposé par les dirigeants et les traditions ancestrales inhumaines… alors que le ciel tout entier leur appartient.