BIENVENUE

L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

La presse française met les femmes à l'honneur également


100 idées reçues sur les femmes dans l'HistoireA l’occasion de la Journée de la Femme le 8 mars 2011, Le Point et Historia sortent un numéro spécial :"100 idées reçues sur les femmes dans l’Histoire".
L’objectif de ce numéro iconoclaste : revenir sur tout ce que l’on croit -à tort- sur le sexe prétendument faible.


De Cléopâtre et son nez en passant Jeanne d’Arc et sa légende, Georges Sand et Chopin ou encore Mata–Hari et ses secrets, les idées reçues sur les femmes sont décryptées par des experts dans leurs disciplines. Ce numéro aborde aussi dans un esprit décapant le mariage, l’éducation des enfants, le divorce, la parité ou le droit de vote.

Le lecteur découvrira ainsi la véritable histoire de la Journée de la Femme. La révolte des ouvrières américaines du 8 mars 1857, que la Journée de la Femme était supposée célébrer, est en fait un mythe. Il n’existe en effet aucune trace, aucune photo, d’une quelconque manifestation ce jour-là. 

C’est en fait au Danemark le 8 mars 1910 que le deuxième Congrès de l’Internationale socialiste décide de créer la Journée internationale de la femme. Plusieurs décennies plus tard, en 1977, l’Organisation des Nations-Unies proclamera le 8 mars « Journée internationale des droits de la femme »..
Autre idée reçue balayée par Historia : les femmes n’ont jamais voté avant 1945. Faux ! Puisqu’il existe des votes féminins populaires pour approuver la Constitution de 1793.

Quant aux femmes célèbres, que de vérités à rétablir ! Exemple : Simone Veil fut la première femme ministre en France. Encore une idée reçue ! Avant elle, Germaine Poinso Chapuis a dirigé le ministère de la Santé publique dans le gouvernement de Robert Schumann.

Pour Franz-Olivier Giesbert qui signe l’éditorial : « L’Histoire a toujours été écrite par les vainqueurs. Elle a donc été écrite par les mâles jusqu’à ces dernières années. Il était urgent de mettre les choses au point. C’est l’un des objectifs de ce numéro spécial qui contredit tant d’idées reçues sur les femmes. »

La Télé française met les femmes à l’honneur


TF1 diffusera ainsi le lundi 7 mars à 20h45 un téléfilm inédit intitulé La grève des femmes mis en scène par Stéphane Kappès avec Armelle Deutsch , Pierre-François Martin-Laval , Anne Girouard , Zinédine Soualem , Guy Lecluyse , Sophie Mounicot , Camille Chamoux et avec les participations de Pierre Mondy et Claude Gensac .

Toujours le 7 mars à 20h35, France 3 propose un Chabada en faveur de l’association Paroles de femmes. Daniela Lumbroso sera entourée d’une pléiade de stars ( Florence Foresti , Florence Aubenas , Hélène Ségara , Joyce Jonathan , Claire Keim , Chimène Badi , Anggun , Natasha St-Pier , Jenifer , Nolwenn Leroy , Tina Arena , Anne Gravoin, Amandine Bourgeois , Elisa Tovati , Irène Jacob ...) et d’un orchestre entièrement féminin. Cette soirée se prolongera par un album de 12 chansons cultes aux titres féminins, revisitées par les chanteuses d’aujourd’hui. L’album sera mis en vente dès le 8 mars au profit de l’association.

Le mardi 8 mars 2011 à 20h40, Arte diffusera le téléfilm en 2 parties Le combat d’une femme. L’histoire de Hope Bridges Adams-Lehmann, première femme médecin en Allemagne et pionnière des combats féministes.
Le 8 mars, c’est également la journée choisie par France 2 pour lancer son nouveau concept, adapté d’une télé réalité étrangère, Une semaine sans les femmes, présenté par Véronique Mounier . Pendant une semaine entière, les femmes d’un petit village d’Indre et Loire, Montrésor, quittent leur famille pour laisser les hommes s’occuper de tout.

France 4 proposera dès 22h15 un Taratata spécial femmes. Nagui rendra hommage aux rockeuses et sera entouré de Avril Lavigne , Armistice, Zaz, Claire Keim , Axelle Red , Irma et Selah Sue.


Journée de la femme 2011 : we want sex equality !

Le 8 mars prochain sera célébrée la 101ème Journée internationale des femmes qui trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant l’égalité, de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Cette année, alors qu’elles jouent un rôle de premier plan dans les processus révolutionnaires en Tunisie, en Egypte et dans le monde arabe en général, cinéma, télévision et autres médias nous proposent de nombreux films et programmes mettant en avant des femmes courageuses et fortes ...

Si la femme est l’avenir de l’homme, comme l’écrivait Louis Aragon ou le chantait Jean Ferrat, en 2011, les combats restent les mêmes. En France, alors qu’elles représentent la moitié de la population active et malgré la loi sur l’égalité salariale, une étude de l’OFCE confirme qu’à compétences égales les femmes sont toujours moins rémunérées que les hommes. Une femme sur trois occupe un emploi à temps partiel...

Au cinéma le 9 mars à l’occasion de la journée de la femme
We want sex une comédie de Nigel Cole

We want sex equality
 une comédie de Nigel Cole : un full monty au féminin.

Le film conte l’histoire véridique d’un soulèvement de 183 ouvrières des usines Ford survenu à Dagenham dans la banlieue est de Londres. Un jour de 1968, ces femmes décident de braver leurs patrons américains en annonçant trois semaines de grève. Elles demandent une mise à égalité des salaires entre hommes et femmes. Le film a remporté trois prix au denier festival de Dinard : le Hitchcock d’Or, le prix du meilleur scénario ainsi que le prix du public. Le titre original du film apparaît bien plus sage comparé au titre français. A l’origine le film s’intitule Made in Dagenham éludant la dimension sexiste du film. Le film devait sortir en France sous le titre we want sex. Il faisait référence aux banderoles qu’arboraient les ouvrières au moment des manifestations. En réalité le message a été tronqué puisqu’au départ les femmes y avaient écrit "We want sex equality". Cependant, au fur et à mesure des événements, elles ont abandonné le mot égalité par provocation en brandissant fièrement les panneaux "We want sex". En Grande-Bretagne, le film a bénéficié d’un énorme bouche-à-oreille chez les spectateurs. Un film drôle et émouvant à découvrir le 9 mars prochain.

vents-4092f.jpgVents de sable, femmes de roc un documentaire de Nathalie Borgers distribué par Eurozoom. A l’extrême sud du Sahara, au Niger vivent les Toubous, un peuple de bergers nomades. Leur vie dans ce désert impitoyable obéit à des rituels simples et immuables. Les hommes sont chameliers et les femmes restent au foyer. Mais chaque année, tout change pour les femmes Toubous avec le départ de la caravane ! Des aïeules aux plus jeunes, les femmes de la tribu entreprennent un voyage de 4 mois sur plus de 1500 km à travers le Sahara, dans la chaleur (50°C), la poussière et les tempêtes de sable pour aller cueillir des dates et les vendre à la "ville". Malgré la fatigue et les dangers innombrables, ce périple est aussi pour ces femmes un espace de liberté et la clé de leur indépendance économique. Parmi elles, Amina, jeune femme rebelle de 26 ans, en a assez de ce long voyage. En chemin, elle trouve en Mariama une complice. Loin des hommes, les deux jeunes filles partagent leurs rêves d’une vie moderne et indépendante. Une fois arrivées à destination, elles tentent de mettre leurs plans à exécution... Le film a obtenu le Prix de la Région au Festival International du Film d’Environnement en 2010.

Petit historique de la journée de la femme

Le 8 Mars 1910 à Copenhague une confédération internationale de femmes socialistes de tous les pays ont créé cette journée en vue de servir à la propagande du vote des femmes.
Le 8 Mars 1914 les femmes réclament le droit de vote en Allemagne et qu'elles obtiendront le 12 Novembre 1918.
Le 23 Février 1917 (calendrier Grégorien) correspondant au 8 Mars dans notre calendrier (Julien) à Saint Petersburg des ouvrières manifestent dans la rue pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front.
Au passage, l'ordonnance du 21 Avril 1944, accorde le droit de vote aux Femmes Françaises, qu'elles exerceront pour la première fois le 20 avril 1945 pour les élections municipales. (Un siècle de retard sur les hommes qui votent en France depuis 1848) - Le droit de se faire élire pour les femmes n'est que très théorique et symbolique en ces années la.
Le 8 Mars 1948 en France 100000 Femmes pour ce jour de gloire défilent à Paris de la République à la statue de Jeanne d'Arc. Dans de nombreuses villes de France cette manifestation est relayée (5000 femmes à LYON, 30000 à Marseille)
Les Américains essayent de récupérer la paternité de la date pour le Woman Day suite à une grève féminine du 8 Mars 1857, mais cette grève à New York est un mythe qui n'a jamais existé, mais ils se sont servis de ce mythe pour choisir la date du 8 mars.
1971, La Suisse accorde le droit de vote aux Femmes
Les Nations Unies ont commencé à observer la Journée internationale de la femme le 8 mars 1975
En France c'est en 1982 que le gouvernement socialiste instaure le caractère officiel de la célébration de la journée de la femme le 8 Mars. Mais force est de constater qu'en France cette journée n'a plus un caractère protestataire...
Le 8 Mars 1986, au Chili cette journée a fait l'objet d'une manifestation violemment réprimée et le même jour à Washington 100000 personnes manifestaient contre la volonté des conservateurs de supprimer le droit à l'avortement.
En 1998, en Union soviétique le 8 mars est choisi pour lancer le premier concours de beauté.... (sic)
Le 8 Mars 2001lancement du site WEB permanent sur la Journée de la femme afin de conserver une trace de tout ce qui s'est dit et fait pour la condition des Femmes

Court métrage : 8 femmes - Montréal

Dans le cadre du 8 mars 2011 : Journée internationale des femmes
 SUCO diffusera son court-métrage : 8 femmes, 8 façons d’agir ensemble !

SUCO et ses partenaires du Sud souligneront le travail et l’implication des femmes en Haïti, au Nicaragua, au Honduras, au Pérou, au Mali ainsi qu’au Québec. Vous pourrez suivre huit femmes durant une journée afin de voir les impacts positifs apportés par les projets en agroenvironnement et en développement local de SUCO dans leur vie respective. Ce court-métrage met en valeur l’engagement des femmes et leur participation active dans leur communauté.

Diffusions de 8 femmes, 8 façon d'agir ensemble :
9 mars 2011: Présentation du court-métrage dans le cadre de la conférence Paroles de femmes: luttes, défis, espoirs organisée par le Comité québécois femmes et développement de l'AQOCI. 17h30 à 21h30 au Centre des Archives de Montréal

Micro expression ?

Le mensonge est un concept très répandu dans notre société mais il est également ancré dans notre nature. De nombreuses personnes n’hésitent pas à mentir pour arriver à leurs fins, à manipuler l’autre pour lui faire croire ou lui faire faire des choses qu’il n’aurait jamais faites s’il avait su la vérité.
N’avez-vous jamais rêvé de pouvoir voir le mensonge s’écrire sur le visage d’une personne ?
N’avez-vous jamais voulu démasquer ceux qui ont tenté de vous manipuler ?
N’avez-vous jamais voulu savoir ce qu’une personne cache derrière de fausses affirmations ?
De faux sourires ?

Qu’est-ce qu’une Micro-Expression ?

Une Micro-expression est une expression faciale brève et involontaire que le visage humain exprime selon la manière dont les émotions sont vécues. Elles apparaissent généralement lors de situations où les enjeux qui en découlent sont élevés, quand des personnes ont quelque chose à gagner ou à perdre.
A la différence des expressions faciales, il est très difficile de feindre ou d’imiter une micro-expression.
Les micro-expressions expriment les sept émotions universelles : le dégoût, la colère, la peur, la tristesse, la joie, la surprise, et le mépris. Elles peuvent se produire en un temps très court, de l’ordre de 1/25ème de seconde.

Est-elle toujours reconnaissable ?

Non, pas dans tous les cas.
En effet, en plus de se produire en un laps de temps court, voir très court (d’où l’emploi du terme « micro »), les micro-expressions peuvent parfois ne pas être visible chez certaines personnes comme par exemple celles qui ont subi une injection de Botox (donc généralement les femmes d’un âge prononcé) ou encore lorsqu’une personne prend des calmants ; le cerveau est moins réactif, laissant ainsi la perception des micro-expressions beaucoup plus difficile, voire impossible.
Une personne cherchant à cacher ses micro-expressions (ou qui s’est simplement entraînée à cacher ses émotions) peut difficilement faire l’objet d’une analyse faciale (cas beaucoup plus rare, toutefois existant).

Nadia Nadège reçue à l'émission Temps libre de Radio Ville Marie

 


Nadia Nadège a été reçue par François Beauregard à l'émission Temps libre de Radio Ville Marie pour parler de l'exposition Femmes d'ici et femmes d'ailleurs qui comment le 2 mars à la Galerie Bressan dans le Vieux Montréal. 


L'artiste a parlé du scénario et expliqué les tenants et aboutissants (personnage de chiffon et partage des messages recueilli sur le blogue) de la performance qu'elle offrira  lors du vernissage du 8 mars prochain, lors de la Journée Internationale de la Femme.


Elle a aussi présenté deux artistes du Collectif Inspirigo qu'elle a fondé : Ani Müller (qui sera d'ailleurs elle aussi présente lors de cette exposition) et Véronique Minet (qui fera partie de la seconde performance le 12 avril prochain lors de l'exposition L'art libérateur à la Galerie Off Inter-Arts à Montréal). 




Le magazine culturel Temps libre présente tous les jours à 16h30 la vie culturelle québécoise. Une émission quotidienne de 90 minutes où les auditeurs découvrent la culture de chez nous sous toutes ses coutures. Cette émission accueille des artisans, artistes, auteurs, comédiens, producteurs, cinéastes, danseurs, peintres, des jeunes de la relève et bien d'autres. Des chroniqueurs se joignent à l'animateur pour vous apporter nombre de suggestions d'activités. Une émission rafraîchissante et pleine de bon goût. Son animateur est François Beauregard et l'émission se déroule tous les jours de 16h30 à 18h. 91,3Fm - Contact : tempslibre@animationrvm.com

Le site pour détecter les menteurs !!!

http://www.never-be-lied.com/mensonge/

DÉTECTEZ A TOUT JAMAIS LES MENTEURS !

Journée internationale des droits de la femme

http://fr.wikipedia.org/wiki/Journée_internationale_des_droits_de_la_femme

LE VIOL : REFLET D'UNE SOCIÉTÉ (1980)

par Louise-Anne Maher
Le Soleil, 2 août 1980. Ce soir à 20h, Québec sera le théâtre d’une manifestation contre le viol. Il s’agit d’une marche dont le point de départ est la place d'Armes. Le thème : "La ville, la nuit, les femmes sans peur". Cette manifestation de nuit veut témoigner de la prise de possession de l'espace par les femmes et de l'affirmation de leur droit à la mobilité. Des marches identiques se dérouleront simultanément au Canada, aux États-Unis, au Mexique et dans certains pays Européens. Au Québec, la marche est encadrée par le "Comité du 2 Mai". L'une des organisatrices, Louise-Anne Maher, nous parle de cette réalité à la fois si répandue et si mal connue.

Toutes les femmes peuvent être violées, quels que soient leur âge (de 2 semaines à 95 ans), leur classe sociale, leur statut civil, leur apparence physique. Selon une étude de Menachim Amir, dans 60% des cas le violeur est connu de la victime. Ce sera un ami, leur mari, leur père, leur oncle, leur thérapeute, etc., c'est-à-dire un homme qui abusera d'une situation de confiance. Un viol peut avoir lieu n'importe où : à la maison, dans une automobile, sur un terrain de stationnement, dans la rue, dans un cabinet de thérapeute... et à n'importe quelle heure du jour. De plus, 97% des violeurs sont des hommes normaux et non des maniaques sexuels comme le voudrait la croyance populaire.
La rue, la nuit, femmes sans peurLes enquêtes sérieuses portant sur le viol démontrent que ce crime n'est pas un crime sexuel, mais avant tout une agression violente déclenchée par la haine et le mépris des femmes. Il conviendrait donc de le définir comme crime sexué. La plupart des gens croient que le viol est provoqué par une pulsion sexuelle irrésistible et incontrôlable. Il n'en est rien. Dans 70% des viols, il y a préméditation lorsqu'il s'agit d'un violeur seul. Pour les viols collectifs, l'indice de préméditation monte à 90% et plus. Invoquer l'argument de pulsion sexuelle incontrôlable revient à dire que les hommes sont encore moins capables de contrôle que les animaux. En effet, dans le monde animal, il n'y a jamais de viol. Si nous acceptons cette explication, il faudrait convenir que les hommes sont des fous dangereux possédés par une sexualité plus forte que leur volonté. D'ailleurs, tel que cité par Susan Griffin dans son livre sur le viol, la Commission fédérale sur les crimes violents aux USA estime que seulement 4% des viols déclarés ont été l'aboutissement d'une provocation.
Il ne faut pas croire que les violeurs originent tous de milieux défavorisés. Si les condamnations pour viol sont plus nombreuses dans ce milieu, c'est qu'il est beaucoup plus difficile (pour ainsi dire impossible) de faire condamner pour viol des médecins, des avocats, des juges, des psychiatres, des prêtres, des policiers, des politiciens, etc., que des ouvriers.
La plupart du temps, les victimes de viol ne portent pas plainte, quel que soit le statut social de l'agresseur. Selon des chiffres conservateurs, 10% seulement des victimes de viol portent plainte. La loi protège mieux le violeur que la victime. Les rouages judiciaires dans lesquels doit s'engager une victime de viol sont autant de nouvelles humiliations pour elle, dans l'état actuel de la justice.
À un point tel que les femmes qui travaillent à Viol-Secours ne conseillent pas d'entreprendre de telles poursuites. Elles sont devant une femme détruite physiquement et psychologiquement. Une femme pour qui le monde vient de s'écrouler, n'en déplaise au législateur. La femme victime de viol se sent détruite, honteuse, humiliée, bouleversée parfois pour le restant de sa vie. Elle vient de subir la charge haineuse que des hommes ont envers toutes les femmes. "Je ne me suis pas fait faire l'amour, je me suis fait faire la haine" disait une victime de viol. Le législateur, qui a tendance à confondre la portée de cet acte parce qu'il peut être un acte d'amour comme un acte de haine, aurait avantage à réfléchir un peu là-dessus avant de légiférer.
Si toutefois une victime de viol persiste à vouloir entreprendre des poursuites judiciaires, les femmes de Viol-Secours l'informeront des nombreuses difficultés et des humiliations qu'elle aura à subir, afin qu'elle sache bien à quoi s'attendre. Elles offrent ensuite de l'accompagner dans ses démarches et de la supporter tout au long de cette terrible épreuve qu'est le procès pour viol pour la femme qui le subit.

LA JUSTICE

Dès l'instant où elle portera plainte, la victime de viol est perçue comme suspecte. Les policiers peuvent refuser d'enregistrer la plainte, la jugeant non fondée. Souvent ils la classeront dans "assault" (d'où la difficulté d'établir le nombre exact de viols).
Les porte-parole de Viol-Secours, lors d'une entrevue, me faisaient part d'une réaction de policiers qu'une victime de viol leur avait rapportée : "Voyons donc, qui voudrait te violer, toi?" À celles que l'on considère "violables", on leur dit qu'elles ont couru après. Car tout le monde sait que si les femmes cherchent à être attirantes, c'est parce qu'elles ont envie de se faire violer. Toutes les femmes aiment se faire battre et quand nous sortons le soir, c'est dans l'espoir qu'un ou plusieurs hommes nous violeront et nous battront dans le fond d'une ruelle. De quelque côté qu'on se place, les femmes victimes de viol ont toujours tort. Où est vraiment la mauvaise foi?

UN CAS DANGEREUX

Le 20 mai 1980, à Régina, dans le procès pour viol de l'homme d'affaires George Pappajohn, les juges de la Cour Suprême du Canada ont rendu un verdict de non-culpabilité (pdf) même s'il était évident que la victime avait été battue. Pour leur jugement, ces magistrats se sont référés à la jurisprudence anglaise de 1975. Et plus exactement à l'argumentation de lord Ailsman statuant que si l'agresseur pensait que la femme consentait à une agression violente parce qu'elle aimait être violentée, il n'y avait pas eu viol !!!!!
Ce jugement récent de la Cour Suprême du Canada laisse entendre que pour les femmes, la seule façon de prouver qu'elles ont été violées, c'est de se faire tuer comme Maria Goretti. Autrement dit, le viol n'existe pas, les femmes aiment être violentées et prises de force. Autrefois, l'Église catholique considérait que si un mari ouvrait sa femme de bas en haut, la recousait et qu'elle survivait, il était dans son droit.
Au Moyen-Âge, une femme se plaignait à son seigneur d'avoir été violée pendant que les chevaliers étaient partis à la guerre. Le seigneur sortit son épée du fourreau, la lui donna et, agitant le fourreau devant elle, lui dit d'essayer d'entrer l'épée dans le fourreau. La femme n'y arrivant pas, "Vous voyez bien que le viol est impossible", lui dit le seigneur. La femme se saisit de l'épée à deux mains, coupa le bras du seigneur, ramassa le fourreau et mit l'épée dedans.
Les mythes sont tenaces. Il n'y a pas que les juges de la Cour Suprême qui en sont victimes. Le ministre fédéral de la Justice, M. Jean Chrétien, a repris à son compte ce jugement "Pappajohn" en stipulant que si l'agresseur croyait sincèrement que la victime était consentante, il n'y avait pas eu viol!! (Le Soleil, 18 juin 1980)
Un ou plusieurs hommes peuvent agresser et violer une femme en toute tranquilité; ils n'ont qu'à prétendre qu'ils croyaient qu'elle était consentante. Voilà où en est rendue la justice dans notre monde dit civilisé. Devant de tels jugements et de telles déclarations, nous ne sommes pas surprises de constater que sur, 100 viols déclarés, il n'y a que deux condamnations. Nous serions en droit de nous questionner sur la sexualité du législateur.

QUAND C'EST NON, C'EST OUI ?

D'après les raisonnements juridiques de nos élites, les femmes sont constamment soumises à un choix référendaire. Quand c'est non c'est oui, quand c'est oui, c'est non. Et pourtant, il est question d'autonomie beaucoup plus sérieusement ici que dans toutes les politicailleries de nos éminents politiciens.
Qu'en est-il réellement de cette histoire de consentemment? D'où vient cette aberration dans la loi selon laquelle une victime d'agression sexuelle aurait consenti à son agression et l'aurait provoquée?
Un des arguments à la base de ces considérations sur le crime de viol est que les femmes pourraient crier au viol pour se venger d'un homme (comme la femme de Putiphar). Bien. Mais, dans ce cas, un homme qui prétend avoir été volé peut faire de même. Une victime de vol peut avoir consenti à être volée. Si cette personne était habillée de façon à ce que sa richesse soit évidente, n'a-t-elle pas provoqué le vol?
Il est étonnant que le système judiciaire soit si méfiant à l'égard des femmes qu'il n'a même plus confiance en ses propres rouages. Les procédures prévues en cas de plainte pour viol contreviennent aux principes mêmes qui régissent le code criminel. Dans quel autre cas la victime doit-elle prouver qu'elle n'a pas été consentante? Dans quelle autre forme de procès la victime se retrouve-t-elle traitée en accusée? Les gens qui se font assassiner ont peut-être consenti à se faire tuer?
L'autre argument sous-tendant le consentement de la victime de viol, et certainement le plus "populaire", c'est la provocation. Une femme a provoqué un homme sexuellement, elle mérite d'être violée!!! Il faudrait donc en déduire qu'il est impossible d'éveiller chez un homme une sexualité normale. Aussitôt qu'il est stimulé sexuellement, un homme devient un agresseur dangereux pour la femme qu'il désire. À croire que tous les enfants du monde sont les enfants de la violence. On se demande qui a inventé l'amour.

LES NORMES SONT MALADES

Il a été établi que 97% des violeurs sont des hommes normaux. À force de voir revenir cette statistique dans les textes, on devient perplexe. Si les violeurs sont normaux, est-ce que les normes ne sont pas malades? En s'attaquant à l'étude des normes sur lesquelles on se base pour décider de la santé mentale des gens, on en vient à un diagnostic inquiétant sur l'état de santé de la société dans laquelle nous vivons.
Les critères de normalité dont se servent les psychiatres actuellement sont des critères freudiens. Or Freud, malgré tout son "génie", est certainement celui qui a inventé le plus d'inepties sur les femmes. Selon cet éminent maître, les femmes sont des sous-humains, des êtres qui n'ont pas complété leur formation biologique et qui souffrent d'une absence de pénis. Si on le suit jusqu'au bout dans son raisonnement, la Terre ne devrait être peuplée que d'êtres humains de sexe mâle. Nous serions en droit de nous demander comment l'espèce se reproduirait mais cela ne semble pas préoccuper notre psychanalyste phallocrate.
Selon l'"idéologie" freudienne, les femmes sont essentiellement (par nature) masochistes, passives, frustrées, dépendantes, etc. Les hommes au contraire sont actifs, agressifs, sadiques, etc. Il est normal que, dans les relations sexuelles, ce soit l'homme qui soit actif et la femme passive. La femme ne consent pas, elle doit être prise par l'homme qui a seul l'initiative. Ces schèmes de pensée ne sont pas véhiculés seulement dans la psychiatrie freudienne; ils sont à la base même de notre conception des relations hommes-femmes telle que transmise socialement.
Selon Susan Griffin : "Le processus de socialisation mène au viol et non à sa répression. En effet, notre interprétation du viol est le produit de notre conception de la sexualité". Les rapports homme-femme dans notre société sont perçus comme des rapports de domination. Le violeur répond donc à ces normes puisque, par son comportement même, il ne fait que reproduire ce qui est socialement admis.
Nous devrions logiquement nous attendre à ce que la victime de viol aime son violeur, puisqu'il est entendu que "l'homme doit affirmer sa supériorité physique par des gestes de domination qui sont reçus comme des gestes amoureux". Chez les Hébreux, une jeune vierge violée pouvait se voir obligée de marier son violeur. Ou bien elle était tuée en même temps que lui ou elle était vendue à rabais ayant perdu sa valeur marchande. Le viol entre les époux n'est pas reconnu par la loi. Le droit de la famille consigne explicitement la femme comme propriété de son mari.
Le comportement normal d'un homme dans notre société est donc de considérer les femmes comme des objets sexuels mis à sa disposition. Par Dieu le Père ou par la Nature. Dans le viol, un homme prend une femme sans son consentemment (comment pourrait-elle consentir?), s'en sert et la jette. C'est exactement comme ça que se sent la victime de viol, jetée aux ordures.

LES FEMMES REFUSENT

Aujourd'hui, des femmes refusent de continuer à répondre à des stéréotypes imposés par un ordre social qui les dévalorise et les déshumanise. Partout des groupes de femmes dénoncent les conditions qui sont faites aux femmes. Que ce soit dans les manuels scolaires où on enseigne à nos fils à nous mépriser; dans la publicité où on nous vend en prime avec la voiture de l'année ou dans la pornographie où on nous vend comme de la viande. Les femmes ont pris la parole et dénoncent le sexisme et la discrimination et affirment leurs droits. Leurs droits au respect, à l'autonomie, à l'indépendance, à la mobilité (marcher dans la rue sans se faire harceler), à l'espace, à l'expression. Les femmes affirment leur droit à la liberté de dire non.
Des femmes travaillent bénévolement à Viol-Secours, dans des centres d'aide et divers regroupements. Les femmes de Viol-Secours sont conscientes de la problématique du viol, elles ont la formation phychologique et l'expérience nécessaires pour répondre aux besoins des victimes de viol. Cependant, les pouvoirs en place ne leur facilitent pas la tâche. Le ministère des Affaires Sociales a récemment refusé de renouveler leur subvention (à Québec). Ailleurs, plusieurs centres d'aide ont dû fermer leurs portes faute de fonds.
Non seulement ces centres ont besoin que leur subvention soit renouvelée, mais il faudrait qu'elle soit augmentée afin que leur soit annexée une clinique qui offrirait aux victimes de viol les examens médicaux adéquats, ainsi que l'attention d'une thérapeute et les services d'une avocate. Mentionnons que plusieurs médecins sont réticents à effectuer les examens médicaux requis dans les cas de viol. Cela implique pour eux des heures de témoignages à la Cour pendant lesquelles la "castonguette" ne fonctionne pas.
Les femmes refusent aussi la passivité. Partout et de plus en plus, des cours d'auto-défense (Wen-Do) sont donnés pour apprendre aux femmes leur force physique, pour leur montrer qu'il est possible pour elles de se défendre physiquement. Il ne s'agit pas de répondre à la violence par la violence (nous espérons ne jamais en arriver là), il s'agit de légitime défense. Les femmes apprennent à leurs filles à être autonomes, fortes et indépendantes, et non plus soumises, faibles et dépendantes.
Article relié : Parler de la violence sexuelle continue de dérangerViol-Secours, 7 mars 2005

SELON LES NORMES, TOUTES LES FEMMES SONT FOLLES (1980)

par Louise-Anne Maher
"Les Femmes et la Folie", tel était le thème du 5ième Colloque québécois sur la santé mentale organisé par le Centre de Psychiatrie communautaire du Centre hospitalier Douglas qui avait lieu à Montréal les 30 et 31 mai 1980. La socialisation de la petite fille, la remise en question de la psychanalyse freudienne, la démystification du rôle du psychiatre et l'importance de celui de l'infirmière de même que le besoin de démédicaliser la sexualité des femmes et la thérapie ont été les principaux thèmes abordés. Fait à noter : si près de 1.000 personnes ont participé à ce colloque, seulement 6 des 14 psychiatres sur une possibilité de 435 étaient des hommes. Louise-Anne Maher y assistait. Dans Le Soleil du 13 juin 1980, elle rendait compte de cette réflexion à laquelle participaient psychologues, travailleuses (eurs) sociales et quelques "bénéficiaires".

Les psychiatres - 90% des hommes - véhiculant le discours dominant qui confine les femmes à la soumission et à la négation de soi ne peuvent vraiment diagnostiquer de façon adéquate la "maladie" de leurs clientes. C'est dire qu'une femme se sentant déprimée, à bout de souffle dans ses rôles d'épouse et de mère, se retrouvera devant un psychiatre qui la "soignera" afin de la rendre à nouveau apte à remplir ces mêmes rôles! Elle est automatiquement considérée comme anormale, agressive; c'est-à-dire folle à lier. 
Louise Guyon, coordonnatrice à la Condition féminine pour le ministère des Affaires sociales, mentionnait dans sa conférence les résultats de l'étude de Broverman dans laquelle plus de 2.000 psychiatres, psychothérapeutes et travailleurs/euses sociaux américains furent conviés à faire part de leurs critères de santé mentale pour les hommes, les femmes et l'être humain en général. L'étude révéla que, pour ces thérapeutes, les critères de santé mentale pour les hommes et l'être humain étaient les mêmes, soit indépendant, aventureux, compétitif, objectif, plus agresssif, moins émotif, peu influençable, moin soumis, moins préoccupé par son apparence. 
Lorsque nous comparons ces critères avec ceux de la femme saine, la comparaison parle d'elle-même : soumise, moins indépendante, moins aventureuse, moins agressive, influençable, peu compétitive, plus émotive, plus préoccupée par son apparence, moins objective. Nous sommes donc amenés à conclure qu'une femme indépendante, moins soumise, aventureuse, peu influençable, plus agressive, compétitive, moins émotive, moins préoccupée de son apparence, plus objective, est folle. 
Les résultats des autres études mentionnées par Louise Guyon viennent confirmer l'hypothèse de départ selon laquelle les femmes ayant de la difficulté à se conformer au rôle de complémentarité et à la soumission que l'on attend d'elles se retrouvent plus nombreuses en thérapie et y subissent des traitements plus lourds que les hommes. 
En effet, les chiffres sont éloquents à cet égard. La Régie de l'assurance-maladie du Québec révèle, par exemple, que chez les 30-34 ans, on a 0.29 traitements psychiatriques pour les hommes et 0.60 traitements chez les femmes. Les femmes reçoivent deux fois plus de prescriptions de médicaments pour le système nerveux central et deux fois plus d'électrochocs que les hommes. Le thérapeute ayant le monopole sur le sain et le malsain, il est inquiétant, lorsque l'on tient compte de sa socialisation, de réaliser d'après quelles normes il décide de la folie. 
Pourquoi les femmes sont-elles considérées plus folles que les hommes? Pourquoi tient-on plus compte des aspects physiques de la maladie chez les hommes? Louise Guyon rappelle que la psychothérapie supporte les stéréotypes sexuels, ce qui implique qu'une femme est toujours renvoyée à ses rôles traditionnels, ceux-là mêmes qui la rendent malade. Afin qu'elle ne se rebelle plus contre ce qu'on attend d'elle, on gave la femme de valium. Autrement dit, on lui prescrit les médicaments et traitements qui assurent sa soumission. 
La théorie psychanalytique freudienne qui sous-tend et justifie le comportement des thérapeutes traditionnels en arrive à la conclusion que toutes les femmes sont hystériques car elles souffrent d'une absence fondamentale de sexe, c'est-à-dire d'une absence de pénis. Le sexe de la femme est donc un non-sexe; depuis sa plus tendre enfance, la petite fille n'a qu'un seul désir, c'est l'envie du pénis. Puisque la femme est un être incomplet, un non-être ne possédant pas LE sexe, elle ne peut exister que par l'autre. 
Toute la socialisation de la petite fille est fondée sur ces postulats de base et son éducation n'a pour but que de la faire exister par et pour l'autre. Non seulement la psychiatrie traditionnelle supporte cette théorie, mais une femme qui affirmerait ne pas avoir envie de posséder un pénis serait considérée encore plus folle que celle qui reprend à son compte ce fantasme des hommes. Car il a été établi que ce fantasme d'envie du pénis n'était pas un fantsme de petite fille mais bien un fantasme que les hommes voudraient lui attribuer (Freud en particulier). 
L'approche environnementale démystifie en effet ce "fantasme des filles" en démontrant que ce n'est pas du pénis que la petite fille a envie, mais bien de la possibilité de se réaliser autant que le petit garçon. Ce n'est pas d'être un garçon dont les filles ont envie, mais bien d'avoir accès à l'espace (rue, monde) et d'avoir une emprise sur leur environnement. L'éducation de la petite fille est toute intérieure. "On ne lui montre pas à avoir un contrôle sur le monde, mais à avoir un contrôle sur elle-même". Tous ses élans sont freinés, elle doit se contenir 
"Dans notre société en changement", affirme Louise Mallette, psychologue à l'hôpital Louis-Hippolyte Lafontaine, "les femmes sont aux prises avec des attentes contradictoires. On dit qu'elles doivent être autonomes, épanouies, libérées. Il faut alors qu'elles s'affirment, mais pas trop, sinon elles sont jugées agressives. Il faut qu'elles soient intelligentes, mais pas trop, sinon elles sont jugées castrantes. Il faut qu'elles soient belles, mais pas trop, la beauté peut rendre les hommes impuissants". (...) "Mais, au travail comme à la maison, les femmes partent perdantes : formation moindre, emplois moins intéressants, moins payants, possibilités d'avancement réduites, difficulté à s'affirmer, difficulté à croire en leur valeur. Là aussi, on les préfère faibles petites filles dociles et séduisantes. Elles vivent leur sentiment d'infériorité dans les moindres détails de leur vie quotidienne." 
La folie des femmes est de ne plus contenir leurs élans de vie, leur colère, leur créativité. La folie des femmes, c'est de ne plus se soumettre, de ne plus dépendre de l'autre, c'est d'exister par elles-mêmes.

THÉRAPIE FÉMINISTE

L'alternative à la théorie psychanalytique traditionnelle, présentée par Louise Guyon et expliquée en atelier par des psychologues féministes, Roxanne Simard, Louise Nadeau et autres, est axée sur l'autodétermination des femmes et incite les femmes à agir sur leur entourage. 
La thérapeute, dans ce genre d'approche, ne peut être qu'une femme afin que ne soit pas recréée la relation de dépendance envers l'homme. Des études sur le portrait socio-économique du thérapeute (âge-sexe-statut civil...) démontrent qu'une femme en thérapie avec une autre femme de son âge et du même statut social communiquera plus facilement son vrai problème. Il est bon de préciser cependant que seule une femme engagée dans une démarche féministe peut répondre adéquatement aux demandes des femmes. Une femme psychiatre véhiculant la théorie freudienne ne pourrait être plus efficace qu'un homme tenant le même discours. 
Le collectif de psychologues féministes composé de Louise Nadeau, Roxanne Simard, Adrée Matteau, Marjolaine Nontel, Liliane Richard, Joël Arsenault et bien d'autres privilégie l'interprétation environnementale plus que l'interprétation biologique, insiste sur l'importance du groupe et sur l'égalité entre la cliente et la thérapeute, et travaille aussi à des recherches sur les femmes. Elles recommandent aux femmes de se joindre à des groupes de femmes afin de discuter, de se recontrer, de sortir de leur isolement, de se rendre compte que beaucoup d'autres femmes vivent les mêmes problèmes qu'elles et de réaliser que leur incapacité à remplir les rôles de mère et d'épouse ne fait pas d'elles des folles mais est bien un signe de santé.

CORPS À CORPS AVEC LA MÈRE

Luce Irigaray, psychanalyste féministe, a donné une conférence intitulée "Corps à corps avec la mère". Présentée comme une synthèse de la nouvelle théorie féministe en psychanalyse, élaborée dans les nombreux textes qu'elle a écrits, sa conférence démontrait l'importance des rapports entre les petites filles et leur mère. Femme née d'une femme, le lien entre la mère et sa fille est le lien le plus fort qui puisse exister entre deux êtres humains. La femme est fondamentalement 
homosexuelle et c'est cette homosexualité qu'elle doit retrouver. C'est-à-dire qu'étant du même sexe que sa mère et procédant du même devenir, la petite fille pour s'aimer et ne pas se nier doit aimer sa mère, la femme qu'est sa mère. Ce n'est que de cette façon que les rapports hétérosexuels pourront être harmonieux et satisfaisants. Ceci va évidemment à l'encontre de la théorie freudienne qui veut que la petite fille, afin de s'accomplir, doit détester sa mère et aimer son père.
Selon Luce Irigaray, l'identité irréductible des femmes, ce n'est pas leur nom propre (celui du mari, celui du père), mais bien la matrice originelle. Il nous faut établir une généalogie de femmes : de la petite fille à la mère à sa grand-mère à son arrière grand-mère, etc. 
"Il y a pour les femmes un autre rapport à la jouissance. Le clitoris est bien le seul organe sexuel qui n'a pas d'autres fonctions que la jouissance. (...) Si Dieu est mort, le phallus est bien vivant. Et bien des porteurs du dit phallus se croient Dieu à part entière." Les femmes doivent se battre pour prendre la parole, la place, l'espace qui leur ont toujours été refusés. Face à la religion phallique, les femmes doivent s'affirmer hérétiques. 
Cette nouvelle théorie en psychanalyse redonne vie à la femme, lui rend sa dignité, la sort du néant et la rend à l'être; elle lui apprend à s'aimer en tant que femme et non plus en tant que madame une telle, appartenant à un tel. Et, ce qui est essentiel actuellement, elle propose un modèle de référence aux femmes, une connaissance de soi qui jusqu'ici n'existait pas. Car, dans la conjoncture actuelle, les femmes n'ont plus de place. Non seulement elles sont confinées aux rôles d'épouses et de mères et exploitées sur le marché du travil, mais en plus toutes les fonctions qu'elles remplissent sont sur-dévalorisées 
"La sexualité des femmes est un continent noir."
Références :
1. Roxanne Simard, Les thérapies féministes, La Gazette des Femmes, vol. no.4, Conseil du Statut de la Femme, mars 1980

2. Luce Irigaray, Spéculum de l'autre femme, Les éditions de Minuit, Paris, 1974. Ce sexe qui n'en est pas un, Les éditions de Minuit, coll. Critique, Paris 1977. Le langage des déments, Editions Moutons, coll. "Approches de la Sémiotique", 1973. Et l'une ne bouge pas sans l'autre, Editions de Minuit, Paris 1979.

Elspeth Russell, une femme dans le ciel


La Seconde Guerre mondiale a semé la dévastation sur son passage et fauché des millions de vies. Paradoxalement, elle a permis à certaines femmes de prendre leur envol et d’accéder à des domaines d’activités qui avaient jusque-là été réservés aux seuls hommes. Ce fut le cas d’Elspeth Russell, l’unique Québécoise engagée comme pilote civil dans la Air Transport Auxiliary (ATA), une organisation anglaise chargée de livrer les avions neufs sortant des usines. Avec pour mission quotidienne de mener à bon port quatre ou cinq avions différents, volant à vue dans des conditions souvent difficiles et sans système radio, la jeune femme aura livré 291 appareils en moins de trois ans. C’est dans ce contexte qu’elle fit la connaissance de son mari, Gerry Burnett, avec qui elle fondera plus tard la Matane Air Services. Elle fut aussi la seule femme à atterrir au Panthéon de l’air et de l’espace du Québec, où elle fut intronisée en 2002.

http://www.histoiresoubliees.ca/histoire/elspeth-russell-une-femme-dans-le-ciel

Interview de Audrey Dana


http://people.plurielles.fr/news-people/audrey-dana-etre-une-femme-c-est-mieux-que-d-etre-un-homme-5761052-402.html

Que représente la Journée de la Femme à vos yeux ? Selon vous, est-elle utile ? 

La femme commence à trouver sa place ici... Mais c'est loin d'être un problème réglé dans le monde... Vive la journée de la Femme !
Etre une femme, qu'est-ce que c'est pour vous ? 
C'est mieux que d'être un homme...
En tant que femme, quelles sont les causes qui vous animent aujourd'hui ?
Je crois que le sujet qui me sensibilise le plus, c'est la lutte contre la violence sur les enfants...et l'écologie... Je pense à mes enfants... aux leurs...
Quel est votre modèle féminin ? 
Angelina Jolie pour son implication concernant la planète... Elle se sert de son statut pour faire bouger les choses...
Quelle est la femme la mieux habillée selon vous ?
Je ne sais pas...
Vieillir, qu'est-ce que ça vous inspire ? 
Vieillir c'est apprendre à se connaître, j'adore vieillir et pour rien au monde je ne reviendrais a mes 20 ans...
Votre geste beauté quotidien ?
Un verre de salade verte mixée avec un fruit.
Quelles femmes rassembleriez-vous autour de vous pour un dîner parfait ?
Toutes celles qui sont davantage préoccupées par la planète que par leur minois... Il faudrait une très grande table !!! Non sérieusement, je trouverais ça réducteur de ne donner que quelques noms... La terre est remplie de femmes magnifiques...

Quelle est votre héroïne préférée ? (Cinéma, littérature, série télé...)
Ca pourrait paraître très mégalo, mais ça m'est égal : Ilva, l'héroïne de Ces amours là dans le prochain film de Claude Lelouch... J'ai adoré interpréter cette femme libre...
Avec quelle femme vous a-t-on déjà confondue ? 
Chiara Mastroiani
Si vous deviez donner un carton rouge aux hommes, ce serait...
Les idées toutes faites sur les femmes...
Quand vous vous regardez dans le miroir le matin, vous vous dites... 
Ah tien aujourd'hui j'ai vraiment une sale gueule... ou au contraire, ça va plutôt pas mal...
Quel est le dernier événement qui vous a marquée ?
Haïti.
Quels sont vos projets professionnels et vos projets de vie ?
Accompagner les films que j'aime et que j'ai tournés... Il y a Nous 3 de Renaud Bertrand qui sort le 17 mars... Et puis Ces Amours Là de Claude Lelouch ainsi que 600 kilos d'or pur d'Eric Besnar à la fin de l'été... Et puis je suis sur scène tous les soirs avec Jean-Pierre Marielle et Manu Payet, au théâtre Edouard 7. La pièce s'appelle Audition...
Des pronostics pour la Coupe du Monde 2010 ?
Aucun, alors pour le coup je suis une vraie fille comme diraient certains mecs !

Audrey Dana sera à l'affiche de Nous Trois le 17 mars. Elle a également été choisie par Claude Lelouch pour incarner le personnage principal de son nouveau film, Ces Amours-là.

Interview de Raphaelle Agogué


http://people.plurielles.fr/news-people/raphaelle-agogue-etre-une-femme-c-est-avoir-la-chance-de-pouvoir-5762221-402.html 

Plurielles.fr : Que représente la Journée de la Femme à vos yeux ? Selon vous, est-elle utile ? 
Raphaëlle Agogué : Cette journée permet de rappeler les inégalités entre les hommes et les femmes pour faire évoluer les mentalités. C'est aussi une occasion de mettre en lumière à travers les médias des femmes d'exception trop souvent méconnues du grand public. Je trouve dommage que cette journée soit encore utile.
 
Etre une femme, qu'est-ce que c'est pour vous ? 
Avoir la chance de pouvoir donner la vie.
 
En tant que femme, quelles sont les causes qui vous animent aujourd'hui ?
La pauvreté ou l'écologie, nous sommes tous concernés, ce ne sont pas des causes liées directement à ma condition de femme...
 
Quel est votre modèle féminin ? 
Ma mère !!
 
Quelle est la femme la mieux habillée selon vous ?
Celle à qui on a taillé un short sur mesure !
 
Vieillir, qu'est-ce que ça vous inspire ?  
Acquérir la sagesse, et quelques rides aussi..
 
Votre geste beauté quotidien ?
Des bisous à mon chéri.
 
Quelles femmes rassembleriez-vous autour de vous pour un dîner parfait ? 
Florence Foresti pour qu'on se marre, Oprah Winfrey pour tous les potins qu'elle connaît, Vanessa paradis en espérant que son mari vienne la chercher, Elizabeth Badinter pour se cultiver quand même et ma meilleure amie pour partager tout ça !
 
Quelle est votre héroïne préférée ? (Cinéma, littérature, série télé...)
Parce qu'elle me faisait rêver petite, Angélique Marquise des anges.
 
Avec quelle femme vous a-t-on déjà confondue ?
Personne...

Si vous deviez donner un carton rouge aux hommes, ce serait...
Pour ceux qui font pipi n'importe où..
 
Quand vous vous regardez dans le miroir le matin, vous vous dites... 
Pas si mal mais peut mieux faire... et parfois ou lala !
 
Quel est le dernier événement qui vous a marquée ?
Mon chéri m'a demandé en mariage au Tibet à 5700m d'altitude... je m'en remets toujours pas !
 
Quels sont vos projets professionnels et vos projets de vie ?
Du coup on prépare le mariage ! Et côté professionnel, avec le film La Rafle, des choses bougent, mais rien n'est encore signé donc rien n'est fait !
 
Des pronostics pour la Coupe du Monde 2010 ?
C'est dans quel sport déjà ?

Raphaëlle Agogué est à l'affiche de La Rafle, de Roselyne Bosch, en salles le 10 mars 2010.