BIENVENUE

L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

Femmes artistes canadiennes

Pour célébrer le Mois de l'histoire des femmes, Bibliothèque et Archives Canada a préparé des biographies qui mettent en lumière les réalisations de 23 femmes artistes du Canada. Ces artistes ont travaillé dans toute une gamme de moyens d'expression au cours des 150 dernières années. Certaines sont peu connues, d'autres ont une renommée nationale ou internationale.

Comme dans d'autres domaines d'activités, les femmes au Canada ont dû affronter bien des obstacles pour poursuivre des carrières artistiques et être reconnues pour leurs réalisations artistiques. Les responsabilités familiales et l'éducation des enfants laissent peu de temps ou d'énergie pour la création artistique. Parmi les artistes restées célibataires, peu pouvaient vivre des revenus tirés de leur art; elles devaient chercher d'autres formes d'emploi. De nombreuses contraintes limitaient la formation artistique et l'engagement dans des organisations professionnelles. Les femmes artistes choisissaient souvent des sujets en relation avec leur vie privée et leurs expériences personnelles, ce qui allait à l'encontre des principales tendances de l'art au Canada. Auparavant, leurs œuvres n'occupaient que très peu de place dans les livres traitant de l'histoire de l'art.

Au cours des dernières décennies, les travaux innovateurs d'universitaires comme Natalie Luckyj et Maria Tippett ont mis en lumière le talent d'artistes méconnues comme Helen McNicoll et Prudence Heward. Des artistes telles que Marcelle Ferron, Joyce Wieland et Janet Cardiff ont acquis une réputation internationale grâce à une utilisation novatrice de divers médias.

Il faut espérer que ces biographies inciteront les lecteurs à explorer plus avant l'œuvre de ces artistes canadiennes et de bien d'autres. Le site s'enrichira de biographies supplémentaires avec le temps. Chaque biographie comprend la reproduction d'une œuvre de l'artiste, ainsi que le portrait de cette dernière, s'il est disponible, et se complète d'une bibliographie pour ceux qui souhaitent en apprendre plus sur l'artiste.

Biographies

Photographe
Sculpteure, dessinatrice
Peintre-lissier
Photographe
Artiste en créations audio
Peintre, écrivaine
Photographe
Peintre
Artiste, enseignante, organisatrice
Peintre, sculpteure, multiartiste
Peintre, sculpteure, verrière
Graveuse d'art, sculpteure, peintre, artiste d'installations
Peintre
Peintre
Sculpteures
Sculpteure, photographe
Peintre
Peintre
Peintre
Peintre, graveuse d'art
Peintre
Sculpteure, peintre
Artiste de fraktur
Cinéaste, artiste multimédia

Femmes canadiennes à l’honneur: Leurs réalisations

Rosemary Wedderburn Brown, P.C., O.C., O.B.C.
Première femme noire élue à une assemblée provinciale législative au Canada
Première femme noire à se porter candidate à la direction d'un parti politique fédéral au Canada (1975)
Mary Ella Dignam
Artiste, enseignante, organisatrice
Celia Franca
Danseuse, chorégraphe, enseignante
Edith Josie
Journaliste, Juge de paix
Dr. Frances Gertrude McGill
Pathologiste judiciaire, criminologue
Violet McNaughton
Féministe, journaliste, activiste
Marie-Hélène Prémont
Cycliste spécialisée en vélo de montagne
Margaret Marshall Saunders
Écrivaine, défenseuse des droits d’animaux, organisatrice

L'art rituel de l'empire Luba

Roger Pierre Turine
Mis en ligne le 29/08/2007
http://actualite-culturelle.lalibre.be/_arts-visuels/feminite-art-societe-femme-role.html

Les arts traditionnels, de l'Afrique notamment, offrent tous les ingrédients magiques de l'expression culturelle
Voici une exposition qui condense un double mérite : celui, d'abord, de nous montrer des pièces souvent remarquables, inhabituelles en tout cas, de populations diversifiées entre elles, notamment par des approches particulières du rendu artisanal de leurs objets.
Toutes cependant appartiennent peu ou prou à ce vaste "empire" luba, aujourd'hui éclaté, que l'on peut situer au sud-est de la République démocratique du Congo. Celui, d'autre part, de nous permettre d'authentifier, de visu et quasi en le touchant, un art subtil et profond, dont l'amplitude, la variété, la symbolique mais aussi les usages et leur implication dans les rites et les cérémonies royales sont décrits et analysés dans un captivant petit livre, "Luba", qui sort de presse. Commenté par Mary Nooter Roberts et Allen F. Roberts et publié dans la collection dirigée par Anne-Marie Bouttiaux aux Editions Cinq Continents (160 pages illustrées en couleurs, environ 30 euros), l'ouvrage insiste, par exemple, sur la féminité d'un art qui correspond bien à une société dans laquelle la femme joue un rôle primordial.
L'exposition investigue, elle aussi, dans l'amplitude. Des sources archéologiques (datées du VIIIe au XVe siècles) de cet empire de guerriers redoutés à son apogée, juste avant que la colonisation ne réduise les pouvoirs royaux, les traditions cultuelles même et l'art qui les corroborait à peau de chagrin. Des pièces de haute qualité attirent ici un oeil aussitôt convaincu d'avoir affaire en l'occurrence à une expression bénie des dieux, d'un raffinement et d'une intériorité exceptionnels. La douceur des visages, la noblesse des ports de tête, l'ouvrage des chevelures et le ciselage des scarifications ventrales : l'art luba est unique en l'espèce. Et c'est vrai de ses fétiches aux sièges à cariatide, des porte-flèches aux haches cérémonielles, des objets de divination aux porteuses de coupes.
Sans oublier les masques, les pipes à eau, les tablettes divinatoires ou lukasa, les sanza, les bâtons de chef, et jusqu'aux simples sifflets de chasse. Et ce sans compter les différents styles répertoriés par les spécialistes, des Luba Shankadi, Luba Katanga, Luba Kabongo aux Luba Hemba, Holoholo, Luba Upemba, Zula ou Hemba, Kalanga, Buyu, etc.

Commission “MON FEMININ ARTISTIQUE”

Commission “MON FEMININ ARTISTIQUE”

24 novembre 2009 2 commentaires
Place des femmes dans l'art
Lire l’actualité de la Commission “Mon Féminin Artistique”
dialogue inter-culturel et inter-religieux.
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Femme artiste
Si les femmes artistes étaient nombreuses dans l’histoire, elles ne font pas partie de l’histoire de l’art.
Sans reconnaissance du public puisque leurs œuvres ne sont que très peu exposées, elles restent méconnues et ne sont pas légitimées par l’histoire de l’art, plus souvent considérées comme praticiennes, exécutantes que comme artistes ou créatrices à part entière.
Les femmes peuvent accéder à l’enseignement artistique public et gratuit à la fin du XIXème siècle.
Jusque là, les femmes qui souhaitaient faire de l’art leur métier sont obligées de payer des académies privées pour se former contrairement aux hommes qui seuls ont libre accès aux Beaux-Arts.
Cette entrée très tardive dans la vie artistique n’est pas facilitée par le grand mouvement avant-gardiste vers lequel les hommes artistes se dirigent considérant alors les Beaux-Arts trop académiques.
Les femmes artistes sont alors en décalage avec les hommes et pour rester dans les milieux artistiques très masculins sont tour à tour élèves, artistes, modèles pour la sculpture, la peinture ou la photographie.
L’intégration est d’autant plus difficile en ce début de XXème siècle dans un contexte sociétal où les femmes n’ont pas encore le droit à la citoyenneté.
Alors que les premières démarches féministes datent de la fin du XVIIIème siècle, il faut attendre 1944 pour que les femmes obtiennent le droit de vote et 1965 pour la liberté de travailler, gérer ses biens et ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de son mari.
L'Art et les femmes
J’ai fait le choix de ne citer aucun nom d’artiste par respect pour celles qui talentueuses sont restées dans l’ombre et sont inconnues de tous.
Une femme artiste : Myrtille Henrion-Picco a crée un blog qui propose un riche répertoire de ces artistes oubliées : http://figurationfeminine.blogspot.com/
Elle précise la difficulté à retrouver les identités de ces femmes à cause de l’anonymat et l’abandon de leur nom de naissance par le mariage.
Art et féminisme
En ce début de XXI ème siècle on constate que la femme artiste n’est représentée qu’à 15% environ dans les collections nationales.
ARt fémininArt au féminin
En parallèle à ce constat, il existe aujourd’hui de plus en plus de formules d’expositions payantes et parfois fort coûteuses.
Il s’y agit plus souvent de faire commerce et de faire circuler l’argent plus que l’art en lui-même.
La plupart du temps, ces organisations ne se soucient pas de savoir si les artistes qu’elles exposent ont un statut professionnel, obligatoire pour vendre (N° de Siret/Siren et N° d’ordre à la MDA).
Les artistes qui participent à ces expositions sont très majoritairement des femmes qui ne sont pas professionnelles au regard de la loi, elles n’ont pas de démarche artistique et ne font pas de recherche esthétique.
Ce qui provoque un sentiment d’injustice fort pour l’ensemble des artistes professionnels (45000) qui se voient victimes de concurrence déloyale et une forme de préjudice moral à l’encontre des femmes artistes professionnelles (22000) si l’on tient compte de notre histoire et de cette absence de reconnaissance et des difficultés à faire valoir nos capacités professionnelles.
Art et machisme
D’une façon générale et si l’on veut soutenir les artistes professionnels, on ne leur demande pas d’argent ou le moins possible.
La commission prévention que je coordonne depuis deux ans à la MDA travaille avec un forum réservé aux professionnels qui répertorie toutes les formules payantes d’expositions que trouvent ces artistes, en particulier sur internet (http://www.defendart.fr/).
Ce qui permet aux professionnels de pouvoir dénoncer les propositions les plus abusives.
Face aux constats du passé, du présent et de l’avenir puisque 60% des élèves des écoles d’art sont des jeunes femmes, il m’a semblé indispensable de créer une nouvelle commission « Mon féminin artistique » à la MDA de façon à mieux soutenir les femmes artistes sans en exclure les hommes bien évidemment. (Evitons de recommencer les erreurs du passé).
Cette commission concentrera ses efforts vers des études, des projets et des actions en faveur des femmes professionnelles sans oublier les hommes, encore une fois.
Au niveau juridique et civil concernant leur nom et son utilisation dans leur vie privée et leurs activités d’auteur d’œuvres de l’esprit puisque les femmes exercent assez fréquemment plusieurs disciplines artistiques.
Au niveau des lois : Les femmes ne connaissent pas toujours leurs droits et ne savent pas qu’elles peuvent les faire valoir en cas de nécessité tant au niveau privé que professionnel.
Au niveau socio-professionnel : Comment vit la femme artiste aujourd’hui dans une société où le travail non rémunéré incombe exclusivement aux femmes quelque soit leur profession.
Au niveau des différents secteurs d’activités artistiques : peinture, sculpture, graphisme, œuvres numériques, installations, performances mais aussi littérature, théâtre, musique et leur représentation sur le marché, toutes professions émanant des auteurs.
Un exemple dans le domaine du dessin d’humour et de la satire : Au dernier salon international du dessin de presse et d’humour, une dizaine de femmes seulement exposaient sur 500 dessinateurs.
Des projets et des actions :
Reconnaissance des femmes dans l'art
Comment faire face à la concurrence déloyale et aux ventes illégales des artistes de loisirs ? Majoritairement des femmes, je le rappelle.
Il n’y a aucune interdiction à s’adonner à des activités artistiques, le problème se pose uniquement lorsqu’il y a mise en vente de ces travaux.
Il me semble que l’Etat doit prendre ses responsabilités face à ce fléau et que ça n’est pas le rôle des artistes.
En revanche, se mettre en quête de partenariat avec des entreprises, des associations, des fédérations soucieuses de travailler dans une démarche professionnelle commune avec La Maison des Artistes serait une solution mais il faut en trouver d’autres.
Créer une ouverture inter-disciplinaire avec d’autres domaines artistiques pour créer des actions et des évènements d’artistes professionnels dans le respect de la mixité hommes/femmes.
Car il ne faut surtout pas jouer les séparatistes comme l’a fait le Centre Pompidou qui a crée un évènement durable (un an) sur le thème de la femme par les femmes en insistant sur le caractère exceptionnel du dit évènement.
Cette exposition est une absurdité et démontre que l’on est encore capable de refaire les mêmes erreurs et de repartir sur les mêmes réflexes que nos ancêtres les hommes, c’est-à-dire sans respect pour la mixité.
De plus, cette exposition n’est que la collection du musée et n’est pas représentative de la diversité de la création féminine actuelle.
Il me semble que cette commission ne peut qu’élargir et enrichir les champs d’actions de La Maison des Artistes et je l’espère permettre aux femmes de s’investir de façon plus importante dans notre démarche associative d’artistes.
Remerciements :
Je remercie chaleureusement tous les hommes, toutes les femmes – et je ne veux pas les citer au risque d’en oublier et ils savent qui ils sont – qui au cours de ces trois dernières années ont écouté, conseillé, guidé ma démarche avec beaucoup de respect et de tolérance.
Paris, le 24 octobre 2009
Lydie Van den Bussche

Homme-femme-art

Femmes artistes, artistes femmes

Deux femmes partent a la recherche des femmes artistes

par Christine Nathan, mercredi 14 mai 2008
« Nous avons voulu examiner comment la fonction d’artiste a été accaparée par les femmes au XXe siècle. » C. Gonnard et E. Lebovici sont parties d’un constat : la carrière artistique a été fermée aux femmes pendant longtemps, mais elles ont réussi à surmonter cet interdit. Mais quelles ont été les conditions politiques ou sociétales qui ont permis cela ? Quelles stratégies très personnelles ont-elles développé pour réussir à exister ? Et comment existent-elles dorénavant ? Leur étude a été centrée sur Paris, capitale de l’art de la première partie du XXe siècle.
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Paris, première moitié du XXe siècle

Diagonale, Sonia Delaunay
Diagonale, Sonia Delaunay
Entre 1900 et 1940, 30 000 artistes sont recensés a Paris, dont 3000 femmes (10%). Et pourtant, la carrière artistique était fermée aux femmes ; leurs possibilités créatrices étaient niées, leur formation artistique empêchée, mal vue par la société bourgeoise de l’époque. « La femme de génie n’existe pas, et quand elle existe, c’est un homme », dit Octave Uzanne, en 1905. D’ailleurs, comment une femme pourrait acquérir le statut d’artiste professionnelle alors qu’elle n’a pas les mêmes droits civiques et politiques que les hommes ? Dans les ateliers, comme l’Académie Julian, les cours sont payés 50 francs par les hommes, et deux fois plus cher, c’est-à-dire 100 francs par les femmes ; le matériel de location coûte deux fois plus si c’est une femme qui le demande.
Après 1944, se produisent deux événement majeurs : le droit de vote pour les femmes (1944) et la parution du livre de Simone de Beauvoir Le deuxième sexe (1949). « La domination masculine est le fait de la société et n’est pas inscrite dans la nature », écrit Simone de Beauvoir ; c’est une révolution !
Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir
Germaine Richier, rare femme artiste et sculpteur connue, reçoit la commande d’un christ pour l’église du plateau d’Assy. Il est installé en 1950 et fait scandale. Il est retiré de l’église. Il ne sera remis que 20 ans plus tard. Germaine Richier, comme Simone de Beauvoir, est violemment contestée. Pour l’historienne d’art Sarah Wilson, c’est en tentant de s’inscrire spécifiquement DANS l’histoire dominante, faite par les hommes, mais avec sa spécificité d’artiste femme, qu’elle crée le rejet.
La Chauve souris, Germaine Richier
La Chauve souris, Germaine Richier
Les femmes commencent cependant à exister dans l’art ; mais, comme c’est le cas pour les surréalistes d’André Breton, elles existent en tant que Muses, Beauté, Personnification de l’Art, tout, sauf pour elles-mêmes. À Paris, jusque dans les années 70, les femmes ne figurent jamais dans les expositions ou les textes fondateurs des mouvements qui se dessinent, tel le Nouveau Réalisme, la Figuration Narrative dans les années 1960-61, ou Support/Surface, vers 1970. Cependant, les termes dédaigneux de Beau ou Joli ne sont plus les termes exclusifs utilisés pour décrire les réalisations des artistes femmes.

1968-1970 Tournant décisif

Tauromachie, Germaine Richier
Tauromachie, Germaine Richier
« Libération de la femme, année zéro », titre en 1970 un numéro du journal Le Partisan. La pilule est en vente aux USA en 1960, la contraception est autorisée en France en 67 (décrets d’application en 1972), la loi Weill sur l’avortement le 17 janvier 1975. Le féminisme s’installe, certes pas univoque. De très nombreux courants de pensée surgissent, s’installent, disparaissent. Dans le monde de l’Art, fleurit une multitude de collectifs de plasticiennes, plus ou moins contestataires. Des textes sortent sur la question des femmes et de l’histoire de l’art. Aux USA, le mouvement est encore plus important. En 1971, Linda Nochlin et Elizabeth Baker publient Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grande artiste femme ?
Faut-il espérer s’inscrire dans le système, ou le détruire ? Intégration ou subversion ? Les artistes femmes peuvent-elles, doivent-elle influencer le cours de l’art ? L’art a-t-il un genre ? Telles sont les questions que se posent les femmes.
ORLAN
ORLAN
Les artistes femmes refusent de se laisser piéger dans une représentation du féminin construit par les hommes. Elles veulent tracer elles mêmes le féminin. Apparaissent des critiques, souvent acerbes, des clichés véhiculés par les médias, sur l’art conventionnel, sur les représentations du féminin et du masculin. L’analyse de l’infiltration de la domination masculine sur la représentation des symboles, sur les représentations du corps féminin, commence à apparaître.
Les femmes utilisent pour cela les nouveaux médias, qu’elles se sont très vite appropriés, la vidéo surtout, la photo, le cinéma, mais aussi d’autres expressions artistiques qu’elles investissent massivement, comme la performance ou l’art corporel.
L'oeuvre de Orlan
L’oeuvre de Orlan
« On retrouve ainsi les deux axes privilégiés du féminisme politique, la réappropriation du langage et de l’image et celle du corps par les femmes et pour elles. » Contrecarrant le voyeurisme et les représentations idéalisées par les fantasmes masculins, le corps féminin va être transformé par les artistes femmes, travesti, désorganisé, fragmenté.
Les sculptures de Louise Bourgeois représentent des organes sexuels isolés, sans mise à distance, transformés ou non, mais explicites. Dans les performances, les corps se montrent altérés, défigurés, dans des poses « vulgaires », osées, provocatrices.
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Sophie Calle
Orlan réalise des expérimentations sur l’apparence, après interventions chirurgicales. Sophie Calle crée l’Action performante, le corps en action. L’historien d’art Benjamin Buchloh écrit : « Seules des femmes étaient en mesure de procéder à une analyse critique des conventions et des institutions ou la culture visuelle se fonde sur des modèles identitaires sexistes, racistes, et classistes. »
Mais dans le monde de l’Art Contemporain, les femmes sont plutôt invisibles, que ce soit dans les mouvements d’artistes, dans les magazines, dans les expositions. Sonia Delaunay sera, en 1973, la première femme à être exposée de son vivant au Louvre.

Depuis 1980

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Annette Messager
Les années 80 voient s’essouffler cette dynamique contestataire, et apparaître une vague d’antiféminisme. Dans le monde de l’Art, des institutions se mettent en place. Le 10 mai 1982, est créée une direction séparée pour l’Art contemporain ; en 1982, ce sont les FRACS (Fond Régional d’Art Contemporain) ; des commissions d’aide au financement des artistes se créent. Dans les comités de direction apparaissent des artistes, des critiques, des conservateurs, des galeristes, essentiellement des hommes ; et l’art contemporain devient une logique économique.
Les Artistes femmes ne rentrent pas dans ce système ; et la présence des femmes dans ce monde reste confidentielle. Et pourtant, existent quelques très fortes personnalités, qui représentent des modèles individuels en dehors du système, comme Aurèlie Nemours, Annette Messager, Louise Bourgeois dont l’exposition en France, en 1989, les Magiciens de la terre, est remarquée.
Installation, Annette Messager
Installation, Annette Messager
Dans les années 1990, apparaissent les bébés 68/70, mais elles ont grandi, elles se sont formées aux Beaux Arts de Grenoble, de Paris ou d’ailleurs qui accueillent indifféremment garçons ou filles- et elles sont nombreuses-.
Elles ont, pour s’exprimer, ces pratiques artistiques encore neuves que sont la vidéo, la photo, les installations, les performances qu’elles personnalisent ; elles se réapproprient la peinture, qui n’est plus perçue comme un art masculin. Elles commencent à apparaître dans les magazines, les revues, les expos. Au palmarès 2001 de l’hebdomadaire allemand Kapital des artistes les plus côtés, il y a quatre femmes dans les dix premiers ; dans les bilans des grandes foires internationales, de 1992 à 2000, comme la Documenta, Paris, les artistes femmes représentent 25% en moyenne. Ce n’est pas encore la parité, mais les femmes, lentement, s’intègrent dans l’histoire de l’art. En 1995, a lieu au centre Pompidou à Paris la grande exposition Fémininmasculin, le sexe de l’art.
Niki de Saint Phalle
Niki de Saint Phalle
Oiseau de Feu, 1963
Les enjeux formels de l’art sont sous-tendus par d’autres, qui sont sexués et sexuels. « Si vous voulez en savoir plus sur l’art, adressez-vous aux femmes », dit Bernard Marcadé, dans le catalogue de Femininmasculin.
Que répondent-elles aujourd’hui ?
Qu’en est-il aujourd’hui de la présence des femmes dans l’art, de leur influence sur le monde de l’art, de la spécificité de leur travail ? De leur reconnaissance en tant qu’artiste femme et /ou femme artiste ? En un siècle, la place des femmes dans l’art a subi une révolution. Mais, l’histoire continue

[1]  [2]

Notes

[1] Femmes artistes, artistes femmes
Catherine Gonnard et Elisabeth Lebovici
Edition Hazan Paris 2007 (480 pages)
[2] Entretien avec Orlan
www.actuphoto.com/7313-entretien-avec-orlan-self-hybridation.html

Les figures féminines dans la littérature : femmes de lettres et héroïnes

Un immense coup de cœur pour ce roman graphique aux illustrations magnifiquement ciselées de noir, de blanc et de toutes les nuances de gris, au fusain ( ?), au crayon, une merveille !
 Un livre fait pour « Littérature au féminin », car c’est l’histoire d’une femme, peut-être victime  en même temps que criminelle. Et d’autre part, il est réalisé par une femme, genre très minoritaire dans la Bande dessinée (Thierry Groensteen , le responsable du label l’An 2 chez Actes Sud est aussi un des jurys du prix Artémisia, et milite pour la promotion de la bande dessinée féminine).
 La narratrice, romancière anglaise, amie de Lou Andréas Salomé(c’est une hypothèse, ladite Lou mentionne son ami Nietzsche), venue à Brême , pour réaliser un guide de voyage sur la ville se retrouve en butte à la misogynie ambiante : elle ne peut rester dans un hôtel car elle n’est pas accompagnée, subit des critiques incessantes sur sa conduite et son projet. « Une femme n’est finalement rien d’autre qu’un degré intermédiaire entre l’enfant et l’homme, donc pas vraiment une personne, tout au plus un être immature », lâche un inconnu dans la rue. Misogynie d’autant plus vive qu’elle est alimentée par l’événement qui enfièvre toute la ville : l’exécution d’une empoisonneuse, accusée d’une quinzaine de meurtres par empoisonnement dont ses parents, ses deux maris, son fiancé et ses enfants.
A la veille de l’exécution, un mari se rengorge, satisfait : « Demain , il est clair que les femmes trembleront de tous leurs membres quand elles verront tomber la tête. »
 . Le destin de la romancière va se trouver mêlé à l’histoire de cette meurtrière. Ce drame historique est basé sur une histoire vraie, celle de Gesche Margarethe Gottfried (1785-1831), surnommée « L’Ange de Brême ». Presque malgré elle, elle va enquêter sur les motivations de la meurtrière.
Peer meer qui a écrit le scénario, Brêmois d’origine s’intéresse à ces crimes depuis 1988. Il en a d’abord tiré une pièce de théâtre, puis un livre-enquête (Gesche Gottfried – Ein langes Warten auf den Tod).
Au final, un album sombre et prenant, au graphisme parfaitement maîtrisé !
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 Image de  BDZOOM.COM

Le pouvoir masculin oppresse t-il la créativité de la femme artiste ?

Le pouvoir masculin oppresse t-il la créativité de la femme artiste ?
Nous pouvons à présent vous affirmer que oui le pouvoir masculin a oppressé la créativité de la femme artiste, du moins jusqu'au XXe siècle.
Nous n'avons étudié les femmes artistes que du XIXe siècle à nos jours et c'est pour cela que nous pouvons dire que la femme et la femme artiste ont été oppressé et écarté de l'Art qurant le XIXe siècle, qu'au XXe elles se sont battues pour leurs droits et en ont acquis beaucoup mais que cela n'est pas terminé. Dans le sens où la femme n'est pas l'égale de l'homme ni dans la société ni dans l'art. Malgré ce sentiment d'égalité que les françaises possèdent, l'on se rend vite compte que cette égalité n'existe pas, ou du moins qu'elle est rare et précieuse.

http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,conclusion,176996.html

Sommaire de La femme artiste du XIXe siècle à nos jours

La femme artiste du XIXe siècle à nos jours.

Le pouvoir masculin oppresse t-il réellement la reconnaissance de la créativité
féminine ?


Introduction.          
http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,introduction,176994.html


Partie I : La situation de la femme artiste a t-elle réellement évolué ?    
http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,partie-i,176892.html


Partie II : Les possibilités de créations féminines.   
http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,partie-ii,176898.html


Partie III : Combats et reconnaissances accordées.      
http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,partie-iii,157025.html


Conclusion.     
http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,conclusion,176996.html
Interviews de femmes artistes.
http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,interviews,177032.html


Bibliographie.       
http://tpe602.e-monsite.com/rubrique,bibliographie,176968.html

Femmes peintres : Histoire d'une longue et difficile émancipation

« A 6 ou 7 ans faites apprendre à lire à votre fils, puis envoyez-le étudier le métier qui lui convient. Si l’enfant est une fille mettez-la à coudre et non à lire, car il n’est pas bon qu’une femme sache lire à moins que vous ne la destiniez au couvent. » Paolo Certado - 1320.
Le non accès à l’enseignement, voilà le handicap dont, pendant près de 5 siècles, les femmes artistes ont souffert, les privant :
  • de cours de dessin, d’anatomie ou de perspective
  • d’initiation à la préparation des couleurs, de modèles, de voyage d’étude
  • de confrontation stimulante dans un atelier et de réseaux de vente
« Hélas Dieu, pourquoi ne me fais-tu pas naître au monde en masculin sexe ! » Christine de Pisan vers 1400.
Au Moyen âge les femmes jouissent d’un statut social important : elles filent et tissent, fabriquent les produits de base, pain, bière, conserves de viande, plantes médicinales qu’elles administrent aux malades.
Cependant elles sont en dehors de la vie artistique, concentrée dans les Guildes dont les règlements les exclut.
Seules quelques nonnes enluminent des manuscrits ou illustrent des codex. Dans toute l’Europe on dénombre une dizaine d’artistes femmes dont le nom est connu – et dont l’œuvre a souvent disparu.
A la Renaissance on est témoin d’une réduction de la sphère d’activité des femmes dont les métiers traditionnels sont repris par les hommes et se déplacent vers l’extérieur de la maison.
La vie artistique passe des Guildes aux Académies et aux ateliers dirigés par des Maîtres qui recherchent, en accomplissant de grandes œuvres narratives, une gloire personnelle et la faveur de mécènes.
Les élèves qui les entourent suivent un long apprentissage : dessin, couleur, mathématiques, perspective, nu masculin, anatomie sur les cadavres etc.
Les femmes n’y ont aucun accès : elles n’ont ni le niveau d’études ni la liberté de mouvement qui seraient nécessaires.
Quelques unes d’entre elles échappent, cependant, à cette exclusion. Il s’agit tout d’abord de filles ou femmes de peintres qui, si leur père ou conjoint l’acceptent, par leur milieu familial, accèdent à un atelier. C’est le cas d’Artémisia Gentileschi ou de Lavinia Fontana qui feront toutes deux de brillantes carrières.
Des jeunes filles de familles riches aristocratiques bénéficient également d’un enseignement artistique, si leurs parents le considère nécessaire à leur accomplissement. C’est ainsi que Sofonisba Anguissola sera à la cour d’Espagne peintre et suivante de la reine Isabelle.
On les compte sur les doigts de la main. Elles doivent s’entourer d’une aura de respectabilité, de jeunesse, de chasteté : elles signent « Sofonisba, virgo », « Lavinia , demoiselle, fille de Prospero Fontana »…
Leur art est limité aux portraits, autoportraits, natures mortes et sujets religieux pour lesquels le manque de modèles est un sévère handicap. Sont exclus : fresques, paysages, sculpture ou architecture…
Baldassare Castiglione définit clairement, dans Le Courtisan (1528), le champ d’action d’une femme artiste :
« …aussi longtemps qu’elle conserve une douce et délicate tendresse, un air de douceur dans chacun de ses mouvements (…) afin de paraître toujours une femme, sans aucune ressemblance avec un homme, elle est libre de s’orner des plus raffinés accomplissements recommandés aux gentilshommes… »
1648 : Louis XIV fonde L’Académie Royale et déclare « accorder sa protection aux artistes sans égard pour la différence de sexe. »
L’enfer est pavé de bonnes résolutions. L’entrée des artistes femmes à l’Académie est, certes, un événement, mais :
  • leur nombre est limité à quatre (simultanément)
  • elles n’ont pas accès aux classes de dessin et ne peuvent ni enseigner ni occuper de fonctions à l’Académie
  • leurs pensions sont très inférieures à celles de leurs collègues masculins
Cependant, avantage précieux, elles ont le droit d’exposer aux Salons.
Citons parmi les plus connues :
La Vénitienne Rosalba Carriera (1645-1757) : pastelliste de réputation européenne, elle est dans les années 1720 harcelée de commandes à Paris. A Dresde, l’électeur de Saxe fera construire une galerie pour les 150 pastels d’elle qu’il possède.
Elisabeth Vigée Lebrun (1755-1842) : peintre favori de Marie Antoinette, elle sera en outre membre des académies de Rome, Parme, Bologne, St Petersbourg, Berlin, Genève et Rouen.
La Berlinoise Angelica Kauffman (1755-1819) : elle fait son premier autoportrait à 13 ans. Ses œuvres s’arrachent à prix d’or.
Par ailleurs, des peintres connus comme Greuze ou Regnault ouvrent des académies privées accessibles aux femmes. L’enseignement y est limité, mais là aussi elles ont la possibilité d’exposer. L’influence des femmes dans la société est à son apogée ( salons de Mademoiselle de Lespinasse, de Madame Geoffrin…) Le nombre de femmes artistes croît.
1789 « Blâme contre la citoyenne Lebrun : elle encourage celles qui voulaient s’occuper de peinture alors qu’elles n’auraient dû s’occuper qu’à broder les ceintures et les capes des officiers de police… » Procès verbal du Comité révolutionnaire
La Révolution, après avoir suscité une grande effervescence féminine (Olympe de Gouge rédige une Déclaration des droits de la femme, Condorcet réclame pour elles l’accès à l’instruction, le droit de vote, l’égalité d’autorité dans le couple), sera une époque de régression et de ségrégation.
L’Académie royale devient la Société populaire et républicaine des Arts. Un de ses premiers actes sera d’en exclure les femmes artistes. Elles sont en tout point différentes des hommes, donc elles ne doivent pas exercer les tâches qui reviennent à ceux-ci. Ergo : les femmes peintres sont contre nature. Liberté, égalité, fraternité ?
Le XIX° siècle « …que les hommes s’occupent de tout ce qui touche au grand art, de ce qui exige une conception élevée de l’idéal artistique (…), que les femmes se tiennent aux formes d’art pour lesquelles elles ont toujours marqué leur préférence : le pastel, le portrait, la miniature ou encore la peinture de fleurs, ces travaux minutieux qui conviennent si bien au rôle d’abnégation et de dévouement que toute honnête femme se réjouit de remplir ici-bas et qui est sa religion. »  Gazette des Beaux Arts 1860 « Du rang des femmes dans les arts »
Peu à peu le nombre de femmes artistes augmente, dans une plus large couche de la société. Elles enseignent le dessin comme professeurs ou gouvernantes, vendent leur production dans des boutiques, exposent. Une petite « industrie » du dessin se développe.
Les freins sont toujours puissants, mais le féminisme est en marche avec les écrits de George Sand, les combats des suffragettes américaines. Paris est, au milieu du siècle, le centre du monde artistique. Les artistes femmes s’organisent : petits boulots, chambres partagées, poses… Indépendantes ou dans la mouvance des maîtres de l’Impressionnisme, elles s’appellent :
Rosa Bonheur (1822-1899), peintre animalier de réputation européenne. Détail cocasse : elle doit demander à la Préfecture de police l’autorisation de porter un costume d’homme pour peindre sur place son chef d’œuvre le « Marché aux chevaux » (New York Metropolitan).
Berthe Morisot, peintre, modèle et belle-sœur de Manet, Eva Gonzalès, peintre, modèle et élève de Manet, Mary Cassatt, peintre, protégée et amie de Degas, Suzanne Valadon, modèle de Renoir, Puvis de Chavanne, Manet, Marie Bracquemont, graveur, intime du groupe du bateau lavoir, Camille Claudel, sculpteur, élève de Rodin.
En 1877 s’ouvre le studio Julian seul établissement, mixte, avec le studio Colarossi (future grande Chaumière), dispensant un  enseignement sérieux et permettant aux femmes artistes de travailler avec des modèles nus.
En 1880 l’Ecole des Beaux Arts de Paris s’ouvre aux femmes, mais leurs classes ne sont pas mixtes, elles doivent payer leurs cours, elles n’ont droit qu’aux modèles vêtus. Elles passent des concours différents de ceux des élèves hommes.
En 1897 l’Ecole des Beaux Arts de Paris s’ouvre aux femmes sans restrictions.
A l’orée du XX° siècle, quels seront les idées reçues, les préjugés bien ancrés (certains perdurent) contre lesquels Marguerite Jeanne Carpentier, Elise Rieuf, Charlotte Musson, Frédérique Knoeri et les autres, première école de femmes peintres de l’histoire de l’art, auront à se battre ?
Citons :
  • la réaction devant une œuvre belle et forte : « C’est beau, pour une femme ! » /  « Elle peint comme un homme ! »  L’archétype est masculin.
  • les femmes ont une sensibilité particulière qui les limite à certains sujets
  • le rôle des femmes est d’être des inspiratrices et de réserver leurs forces créatrices à la maternité. Michelet :  « L’homme est un cerveau, la femme une matrice. »
  • Le génie s’exprime quels que soient les obstacles, donc les femmes en sont congénitalement dépourvues - ou alors elles sont "anormales". En parlant de Camille Claudel, Octave Mirbeau écrit : « Elle était tout simplement une grande et merveilleuse artiste (…), quelque chose d’unique, une révolte de la nature : une femme de génie. »
http://www.musee-elise-rieuf.org/femmes_artistes.html

Le rôle de l’artiste dans l’application de la loi sur les violences faites à la femme au Kinchasa

Les guerres de 1996 et 1998 dans notre pays n’ont fait qu’empirer la situation déjà déplorable et provoquer des millions de victimes. L’artiste doit être un éducateur pour les membres de sa société. La femme artiste tient à jouer un rôle capital dans l’application de la 101 sur les violen­ces faites à la femme. Le Cen­tre d’étude et diffusion des arts de l’Institut national des arts (Ina) a organisé une conférence le 5 juin dernier au cours de la­quelle trois femmes issues des instituts d’art ont démontré com­ment les femmes artistes peu­vent jouer un rôle capital dans application de la loi sur les vio­lences faites à la femme. Elles étaient trois fem­mes artistes à la tribune à sa­voir Mmes Thérèse Mavese, at­tachée de recherche à l’Institut national des arts (Ina), Francine Maya, assistante à l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa et Fanny Mandina, assistante à l’Institut des arts et métiers. La première oratrice, Mme Thérèse Mavese s’est pen­chée sur le rôle de l’artiste de théâtre. Elle a mis un accent particulier sur le rôle de la femme dans le développement.

Elle a souligné que la femme est longtemps marginalisée juridiquement, économiquement et culturellement. Pour elle, la con­tribution de la femme doit être effective non seulement dans le ménage mais aussi dans tous les domaines de la vie sociale.

Pour elle, le théâtre est l’art de représenter des œuvres dramatiques. « Dans toutes les activités sociales et populaires, le spectacle est passé pour l’un des meilleures moyens de com­munication qui véhicule le mes­sage et suscite une réaction dans le public. Il touche la sen­sibilité de l’homme dans la cons­cience et la subconscience. Concernant la loi sur les violen­ces faites aux femmes, Mme Mavese a souligné que » les violences en Rdc ont pris de l’ampleur pendant les guerres. Les guerres de 1996 et 1998 dans notre pays n’ont fait qu’em­pirer la situation déjà déplora­ble et provoquer des millions des victimes.

Application effective de la loi

L’oratrice a indiqué que la loi sur les violences faites à la femme doit être appliquée dans toute sa rigueur pour persuader les violeurs et soulager les vic­times. Il faudrait pour cela sen­sibiliser, vulgariser et rééduquer la population par le théâtre.

Le rôle de l’artiste de théâ­tre dans l’application de la loi sur les violences est de servir d’agent de sensibilisation et d’éducation pour que tout le monde ait une seule compréhension. Le rôle de l’interprète consiste dans l’intériorisation du drame sur les violences sous toutes ses formes dans les tableaux et les scènes. L’oratrice a plaidé pour un théâtre de sen­sibilisation, de vulgarisation de la loi et d’éducation pour la com­préhension et l’acceptation de la loi par la population.

Artiste plasticienne, Mme Francine Maya a estimé que dans sa production, l’artiste doit être un éducateur pour les membres de sa société qui sont souvent indifférents, tolérant, soumis, indulgents, permissifs face aux violences faites à la femme. Il doit user de ses connaissances artistiques de la psychologie, de la pédagogie de l’art, de l’esthétique, de l’harmonie, de la composition, etc. pour toucher la sensibilité des hommes et orienter leurs comportements vers les valeurs morales et éthiques reconnues par la société.

L’artiste modéliste, Fanny Mandina a indiqué que l’œuvre d’art est par essence la maté­rialisation de l’idée de l’artiste. Elle doit avoir une valeur intrinsèque, une valeur qui s’apprécie non seulement par la forme, mais aussi surtout par le fond et le contenu. L’artiste modé­liste doit jouer le rôle d’éduca­teur des masses par les tissus qu’il modèle sur le corps.

Les trois oratrices ont soutenu que l’artiste doit utiliser son art pour sensibiliser, la loi sur les violences faites aux femmes et faire respecter par la population et surtout amener l’homme de la loi à l’appliquer.

Ferdinand Kato/L’Avenir

L'histoire des femmes artistes : un défi posé aux historiens

Plusieurs problèmes s'érigent face à qui veut tracer les contours d'une histoire des femmes dans l'art. Le tout premier est, pour de nombreuses époques, la pénurie en données biographiques sur les artistes. Ce manque de données est d'autant plus criant pour les biographies féminines, qu'elles ne représentent historiquement qu'une minorité parmi les artistes.

Hildegarde de Bingen recevant l'inspiration divine.
Manuscrit médiéval

L'anonymat est également l'un des plus grands problèmes posés aux historiens. Les femmes étaient souvent victimes de discrimination dans tous les domaines artistiques où les productions n'étaient pas signées, tels le tissage, la broderie ou encore la fabrication de dentelle. Au cours du Moyen Âge ancien , l'enluminure des manuscrits était une activité à laquelle se consacraient aussi bien les moines que les nonnes. Bien que quelques noms d'artistes percèrent au cours de cette époque, la très vaste majorité des enlumineuses reste inconnue. Ainsi, aucune information n'est disponible pour des pans entiers d'artistes.

A la lumière de ces activités de travail du textile et des manuscrits, un autre problème est mis en exergue : celui de la longévité de la production. Ces productions artistiques sont en effet réalisées dans des matériaux possédant une extrême sensibilité aux éléments extérieurs, comme la lumière, la température ou la moisissure. À cela s'ajoute l'utilisation de ces productions, objets vestimentaires et pratiques, minés par l'usure et les dégâts humains. Ceci explique l'infime partie des textiles et des manuscrits produits par des femmes encore à notre disposition.

Au Moyen Âge et à la Renaissance, de nombreuses femmes artistes travaillent dans des ateliers, sous la direction d'hommes, souvent leur propre père; il n'existe aucune trace de femmes à la tête d'un atelier. Les productions des ateliers étaient signées par le maître, pour signifier une qualité de la production, et non pour individualiser l'œuvre : il est donc difficile de différencier les productions des différent(e)s artistes d'un même atelier.

Un autre problème est l'abandon du nom de jeune fille au moment du mariage : cela complexifie les recherches, notamment lorsqu'une œuvre d'origine inconnue est signée du nom de famille et d'une simple initiale pour le prénom. De plus, les ouvrages de référence sur les artistes ne permettent des recherches que par le nom de famille, et non par le prénom.

Joan Baez, célèbre chanteuse de folk américaine, à une manifestation pour les droits civiques, en 1963

La définition précise de l'identité est pourtant au cœur du concept occidental du "génie artistique", dont les créations devraient pouvoir être clairement cadrées, individualisées et étudiées par rapport aux créations d'autres artistes. Il n'en demeure pas moins que lorsqu'il s'agit de retracer le parcours d'une femme artiste, même les données biographiques les plus anecdotiques peuvent induire en erreur. Ainsi, on peut affirmer que Jane Frank est née en 1918, alors qu'en réalité, c'est Jane Schenthal (Jane Frank ne "naitra" que 20 ans plus tard, en se mariant) : si l'on se base sur le nom de famille, les recherches deviennent un vrai parcours du combattant. Ainsi, la perte du nom de jeune fille au moment du mariage, alliée à un système de recherches historiques basé sur le nom de famille, engendre une mutation de l'identité des femmes en tant que classe sociale, et embrouille les recherches sur les femmes artistes en tant qu'individus particuliers.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, on a pu assister à une réappropriation du travail artistique des femmes par les hommes. Certains marchands sans scrupules allèrent même jusqu'à fausser des signatures, comme dans le cas de peintures de Judith Leyster, malhonnêtement attribuées à Frans Hals. À l'inverse, au XXe siècle, l'empressement à acquérir des peintures de femmes conduisit à attribuer à tort quelques œuvres à des femmes peintres.

Place des femmes dans l'art

En 1971, l'historienne de l'art Linda Nochlin, dans un article publié dans Artnews, lance un défi aux historiens de l'art classiques et féministes, en lâchant la question : « Pourquoi n'y a-t-il pas de grandes femmes artistes ? ».
Nochlin rejette tout d'abord le présupposé d'une absence ou d'une quasi-absence des femmes dans l'histoire de l'art à cause d'un défaut de « génie artistique », mais n'est pas non plus partisane de la position féministe d'une invisibilité des femmes dans les ouvrages d'histoire de l'art provoquée par un biais sexiste de la discipline.
Pour Nochlin, la présence moindre des femmes dans l'histoire de l'art s'explique par le fait que les femmes se sont simplement vues écartées de l'apprentissage et de la pratique de l'art pour des raisons historiques et culturelles. Néanmoins, bien qu'en Europe, depuis les temps les plus reculés jusqu'aux périodes contemporaines, les arts visuels étaient en très large majorité le fait des hommes, les femmes ont bel et bien joué un rôle dans la production artistique.
Au cours des dernières décennies, les historiens de l'art, et surtout Griselda Pollock, ont tenté de redécouvrir les biographies des femmes artistes, de signaler leur contribution magistrale à l'art moderne et postmoderne et de les incorporer à l'histoire de l'art. En 2006, le livre "Women Artists at the Millennium", sortie d'une conférence (Université de Princeton, 1999) sur : «« Pourquoi n'y a-t-il pas de grandes femmes artistes ? - 30 ans après» montre le changement obtenu depuis les années 70.

Être une femme artiste

Nicole Fraysse
Est il encore si difficile, au XXI siècle de créer en tant que femme et ...mère?
Peindre n'est il alors qu'un loisir? pour faire plaisir à ceux qui nous le demande on dira oui, pour les autres on expliquera que c'est une passion qui se niche au fond du ventre et que l'on fait vivre...une fois les courses finies, le ménage terminé, les enfants couchés....Les week ends de rare liberté..
Et puis vient le temps des possibilités: expositions, présentation, partage...
Et la question , la première question "alors tu as vendu?..."...Mais jamais "ils ont aimé?...", "... combien sont venus voir...?, "Comment t'est venue cette idée..." etc etc...
Femme peintre? Femme créatrice? Femme imaginative?
Mère poule? Mère responsable? Mère pressée...
Femme, mère qui peint?
Mère femme qui peint?
Mère qui peint?
Qui peint?
Que c'est difficile de créer, d'aimer, d'élever....
Que c'est cruel d'être encore dominé par le masculin...
Un peintre? Une peintre?
Un artiste? Une artiste?
Et que c'est doux de mettre les mains dans les couleurs, dans l'encre, dans l'huile, dans les pigments.... De se demander ce qui va arriver lorsque le pinceau se met à danser sur la toile...Sans réellement savoir ce qui va se passer, quelle surprise va surgir du grattement du couteau sur la matière déjà en place...
Homme ou femme la surprise est toujours là, cruelle, désespérante parfois, sublime aussi ....que c'est difficile d'être femme, peintre , mère...


Cissoise Rouquet Gesu : être mère maitresse amante (esclave si vous voulez) ces stades d'être FEMME ont enrichis ma personnalité, ses rôles changent, évoluent et passent- j'essaye de transformer les choses, voir le positif dans toutes les choses - quelle chance de pouvoir exprimer notre esprit avec la matière,la couleur et des formes et des mots 


Anne-Marie : Un sujet difficile et apparemment peu à changé pour les nouvelles géneration... Sinon le sujet ne serait pas affiché!! Moi, j'étais architecte et j'ai du choisir entre métier et famille. Je n'ai pas d'enfants, bien que j'en aurai voulu! Et en plus ma géneration devait affronter la négation des hommes et dans le travail et en privé! Personellement j'ai réussi dans tout ce que j'ai entamé au niveau professionnel, vu les possibilitées qui existaient. Mais socialement je n'ai réussi rien du tout! Je me sens parfais isolée et méconnue.... J'espère que la nouvelle géneration fera mieux en trouvant le juste équilibre! De mon temps c'était noir où blanc! Il fallait choisir et il fallait sacrifier!


Neda Darzi : It's a full time job being a mother at the same time as doing artworks,...Some times we do together it a best way of sharing, sometimes the child tell & teach us the creativity & being free in art... I my self enjoying these moments with my daughter...
Manuela Forte : Revetir les roles de maman, artiste, maitresse, professionnelle, nourrit l'ame à la meme manière, si l'on vit vraiment le moment présent avec passion. Notre perception du monde, la façon dont nous-memes nous créons notre propre monde, ceci nous permet de trouver les justes équilibres....pas facile mais faisable..... etre donc maman, artiste, maitresse, professionnelle et acrobate! toujours avec amour et passion! Pour moi, ce sont mes enfants qui m'ont aidée à sortir de la routine boulot-maison-habitudes et à trouver le courage de ne pas se faire écraser par un monde au masculin, et à découvrir la joie d'extérioriser mon monde intérieur....... peut-etre qu'ils resterons les seuls vrais admirateurs des dessins de leur maman, mais ceci n'a pas d'importance.....l'important est de créer et de libérer l'énergie. L'important est d'avoir pu ré-apprendre à rire avec eux.


Muriel Spire : Les artistes peintres sont peut etre les derniers subversifs - la femme peintre n'est interessante que si elle ose montrer sa condition. Est-il toujours plaisant d'etre mere, belle fille, douce femme....? la peinture est pour moi la formidable occasion de dire parfois qu'il y en a marre de tout çà et de montrer ce que j'aime et que j'ai envie de me cultiver,de crier, d'imaginer malgre toutes les contraintes. C'est parce que j'ai embrassé tous les roles devolus classiquement à la femme,c'est parceque j'en eprouve des frustrations et des joies que je peins.