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L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

L'art rituel de l'empire Luba

Roger Pierre Turine
Mis en ligne le 29/08/2007
http://actualite-culturelle.lalibre.be/_arts-visuels/feminite-art-societe-femme-role.html

Les arts traditionnels, de l'Afrique notamment, offrent tous les ingrédients magiques de l'expression culturelle
Voici une exposition qui condense un double mérite : celui, d'abord, de nous montrer des pièces souvent remarquables, inhabituelles en tout cas, de populations diversifiées entre elles, notamment par des approches particulières du rendu artisanal de leurs objets.
Toutes cependant appartiennent peu ou prou à ce vaste "empire" luba, aujourd'hui éclaté, que l'on peut situer au sud-est de la République démocratique du Congo. Celui, d'autre part, de nous permettre d'authentifier, de visu et quasi en le touchant, un art subtil et profond, dont l'amplitude, la variété, la symbolique mais aussi les usages et leur implication dans les rites et les cérémonies royales sont décrits et analysés dans un captivant petit livre, "Luba", qui sort de presse. Commenté par Mary Nooter Roberts et Allen F. Roberts et publié dans la collection dirigée par Anne-Marie Bouttiaux aux Editions Cinq Continents (160 pages illustrées en couleurs, environ 30 euros), l'ouvrage insiste, par exemple, sur la féminité d'un art qui correspond bien à une société dans laquelle la femme joue un rôle primordial.
L'exposition investigue, elle aussi, dans l'amplitude. Des sources archéologiques (datées du VIIIe au XVe siècles) de cet empire de guerriers redoutés à son apogée, juste avant que la colonisation ne réduise les pouvoirs royaux, les traditions cultuelles même et l'art qui les corroborait à peau de chagrin. Des pièces de haute qualité attirent ici un oeil aussitôt convaincu d'avoir affaire en l'occurrence à une expression bénie des dieux, d'un raffinement et d'une intériorité exceptionnels. La douceur des visages, la noblesse des ports de tête, l'ouvrage des chevelures et le ciselage des scarifications ventrales : l'art luba est unique en l'espèce. Et c'est vrai de ses fétiches aux sièges à cariatide, des porte-flèches aux haches cérémonielles, des objets de divination aux porteuses de coupes.
Sans oublier les masques, les pipes à eau, les tablettes divinatoires ou lukasa, les sanza, les bâtons de chef, et jusqu'aux simples sifflets de chasse. Et ce sans compter les différents styles répertoriés par les spécialistes, des Luba Shankadi, Luba Katanga, Luba Kabongo aux Luba Hemba, Holoholo, Luba Upemba, Zula ou Hemba, Kalanga, Buyu, etc.