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L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

Guérir la blessure d'abandon - 19



GUÉRIR LA BLESSURE D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La blessure d'abandonLes Éditions de l'Homme, 2007

1.     Retrouver son savoir inné

La plus grande force de cet exercice vient de ce que l'abandonnique est toujours capable de revivre la scène qui remonte à la surface. De plus, cette scène constitue ce qui est le plus utile dans le processus d'avancée vers la guérison. Il est étonnant de constater à quel point cette démarche, qui ne repose nullement sur l'analyse mais, au contraire, sur la sagesse profonde qui existe en tout être humain, est performante.

Comme tout parcours vers la guérison, celui de l'abandonnique est souvent long, rempli d'imprévus et de surprises. L'abandonnique doit s'armer de patience et s'accorder le droit de ne pas être parfait.

Au cours de sa recherche, il va découvrir des événements, souvent profondément enfouis en lui, auxquels il "'ne pensait plus", mais qui sont pourtant lourds d'émotions qui, une fois libérées, le conduiront vers un mieux-être dans tous les aspects de sa vie. Toute cette démarche est une preuve d'Amour qu'il s'accorde et qui ne peut déboucher que sur une prise de conscience essentielle: "Je suis aimable".

Merci à Daniel Dufour
GUÉRIR LA BLESSURE D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La blessure d'abandonLes Éditions de l'Homme, 2007

Salam aleykoum wa rahmatoullah wa barakatouh

Salam aleykoum wa rahmatoullah wa barakatouh



Guérir la blessure d'abandon - 18



GUÉRIR LA BLESSURE D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La blessure d'abandonLes Éditions de l'Homme, 2007

Ressentir et exprimer ses émotions est un processus très physique: le nœud ou la boule sont ressentis dans le ventre ou dans le thorax, et au fur et à mesure que l'expression se fait, la tension migre, cela jusqu'au moment où la colère ou la tristesse sont totalement exprimées. S'ensuit une libération qui s'accompagne d'un sentiment de mieux-être immédiat; la personne éprouve une grande détente et a l'impression de respirer pleinement, comme si elle jouissait d'une capacité respiratoire agrandie. Une joie intense surgit souvent à ce moment-là. Une sensation de grande fatigue physique peut aussi survenir, mais celle-ci n'a rien à voir avec la fatigue psychologique habituelle. Bref, la personne se sent bien et détendue. Il est bon d'insister sur le fait que ce qu'elle ressent est quasiment instantané, tout simplement parce que le corps, cet ami incomparable, nous dit de suite si nous sommes dans le respect et l'amour de nous-mêmes. Il peut arriver qu'aucune scène ne revienne à la mémoire de la personne, mais que celle-ci ressente tout de même des émotions. Il suffit alors de suivre les émotions et le résultat sera le même.

Joyeux NOEL





Guérir la blessure d'abandon - 17



GUÉRIR LA BLESSURE D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La blessure d'abandonLes Éditions de l'Homme, 2007

Exprimer les émotions générées par l'abandon

Reconnaître et ressentir ses émotions sont des pas en avant importants que l'abandonnique fait dans le processus de sa guérison, mais ils ne lui permettront pas à eux seuls de parvenir à celle-ci... Reconnaître que je suis malade et savoir pourquoi, en ressentir les effets dans mon corps et en parler aux autres éventuellement ne sont nullement synonymes de mieux-être ou de guérison; seul l'acte de vomir me permettra de me sentir mieux. Faire cette distinction est essentiel. Beaucoup de thérapies permettent en effet aux personnes en souffrance de reconnaître et de parler ouvertement de leur mal-être et de sa provenance; beaucoup de thérapies leur permettent de ressentir leur tristesse et leur colère. Mais la plupart soit ne vont pas plus loin, soit utilisent des techniques recourant au mental afin de transformer les "énergies négatives" en "énergies positives". Pour cette raison, toutes sont potentiellement dangereuses, car elles ne permettent aucunement à la personne souffrante de se libérer de sa souffrance qui est causée par le blocage, en elle, de l'émotion par le mental. Comprendre n'est pas l'équivalent d'exprimer, la compréhension ainsi que le fait de ressentir n'ont jamais amené à la guérison. Je rencontre depuis vingt ans, dans mon cabinet et ailleurs, des êtres ayant suivi un long parcours afin de comprendre l'origine de leur mal-être, mais qui ne vont pas mieux du tout...
Mais comment exprimer ses émotions? Cette question ne peut être posée que par un adulte. Un nourrisson ou un enfant en bas âge ne peut la poser, car lui sait, de façon innée, comment faire. Or, nous avons tous été un nourrisson! Mais notre éducation nous a appris que, lorsque nous ressentons de la tristesse ou de la colère, il est inutile de les exprimer, parce que cela ne fait pas avancer les. choses. Du fait de cette éducation, notre mental occupe donc de nouveau le devant de la scène et nous inhibe dans notre capacité innée à exprimer notre tristesse ou notre colère.


    La première étape va donc consister à éteindre notre mental et à nous remettre dans notre corps physique et sensoriel. Il peut paraître illogique de devoir se remettre dans le moment présent pour exprimer une émotion liée à un événement du passé, mais souvenons-nous. que même si l'événement appartient au passé, l'émotion n'ayant pas été vécue est encore "incrustée" dans notre être au présent. Il est par conséquent essentiel de revenir dans l'ici et maintenant afin de se permettre de prendre contact avec l'émotion bloquée par le mental.

    À présent que nous nous retrouvons dans notre corps physique et sensoriel, il est possible de passer à la deuxième étape: laisser remonter une scène du passé, au cours de laquelle nous ne nous sommes pas autorisés à vivre nos émotions. Il est important de s'arrêter à la première scène qui revient en mémoire et de résister au mental qui va essayer de présenter d'autres scènes. Un des pièges consiste à décrocher de cette scène, qui peut paraître au premier abord incongrue, au profit d'autres scènes, et de se perdre ensuite dans l'analyse afin de déterminer quelle est la plus significative. Bien évidemment, pendant ce temps, l'expression de l'émotion ne se fait pas et ne peut se faire. En admettant qu'après analyse le choix se porte sur une autre scène que celle qui a surgi en premier, il y a fort à parier que celle-ci sera beaucoup moins révélatrice que la première, apparue sans aucune intervention de la volonté ni du cerveau...


    La troisième étape va consister à revivre la scène en tant qu'acteur ou actrice et non en tant que spectateur ou spectatrice. Celui qui revoit ce qui s'est passé se trouve en effet en dehors de la scène, il est à nouveau entre les mains du mental qui se met aussitôt à juger et à dire quelle aurait été la réaction adéquate et opportune. Bref, le mental amène la personne à des conclusions dévalorisantes; surtout, il bloque de nouveau l'abandonnique dans sa marche vers la libération émotionnelle qui est la seule voie de guérison possible. Revivre la scène en tant qu'acteur ou actrice permet de remonter au moment le plus douloureux puis de faire un arrêt sur image; le but est alors de ressentir physiquement dans son corps la boule, le nœud ou toute autre tension qui se manifeste. Cette tension n'est pas de la tristesse ou de la colère, mais l'expression par le corps qu'il existe un blocage de ses émotions par le mental. Les signes donnés par le corps physique peuvent être très légers au départ, mais ils prennent de l'importance au fur et à mesure que le mental perd de son contrôle...

Guérir la blessure d'abandon - 16





GUÉRIR LA BLESSURE D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La blessure d'abandonLes Éditions de l'Homme, 2007

Ressentir les émotions générées par l'abandon

La prise de conscience intellectuelle du fait qu'il y a eu ou qu'il y a abandon est un pas important mais ne représente en aucun cas une finalité en soi. Une prise de conscience est nécessaire au niveau des "tripes". S'accorder le droit de ressentir de la tristesse et de la colère est un pas en avant merveilleux, mais cela n'est pas synonyme de guérison, loin s'en faut. Pour pouvoir ressentir une émotion il faut impérativement se trouver dans l'ici et maintenant de son corps physique et sensoriel. On ne peut en effet ressentir demain ou hier. Pour ce faire, il faut faire taire son mental, et cela de façon répétée. Ce dernier a en effet beaucoup de cordes à son arc et nombre d'arguments à présenter à l'abandonnique. Regardons de plus près deux des ficelles qu'il utilise pour nous empêcher de ressentir nos émotions.

Notre mental nous reproche de juger. Or, ressentir une émotion telle que la colère contre une personne donnée n'est en aucun cas un jugement porté sur cette personne. Ressentir n'est pas juger! Le jugement est issu du mental, alors que l'émotion, qui est ressentie, ne peut exister que lorsque le mental a cessé d'intervenir. Ce n'est que lorsque nous sommes dans notre mental que nous dévalorisons, portons des jugements ou déprécions l'autre; cette voie est celle de l'intolérance, de la violence et de l'exclusion. Cela n'a rien à voir avec l'émotion ressentie qui résulte d'un acte d'amour que la personne s'accorde à elle-même et qui, nous le verrons, ne peut déboucher sur de la violence dirigée contre l'autre. Il est très important de faire cette distinction, car très souvent l'abandonnique s'interdit de ressentir une quelconque colère contre celui ou celle qui l'a abandonné au nom de la grande règle: "Tu dois respecter ton prochain." Certes, ce principe est louable, mais ressentir de la colère contre son prochain ne signifie absolument pas ne pas le respecter; au contraire, le juger est un acte de non-respect et de non-Amour.

Notre mental nous reproche également la force de nos émotions. En effet, les personnes qui nous entourent déclenchent souvent en nous des émotions beaucoup plus fortes que celles que nous ressentons envers des individus que nous connaissons très peu. Cette autre réalité, qui peut le freiner dans son désir de ressentir, s'impose à l'abandonnique: "Comment puis-je éprouver autant de haine à l'encontre d'un de mes proches? C'est anormal; par conséquent, il faut que je me retienne et me l'interdise", se dit-il.

La puissance du mental est manifeste dans ces deux exemples: il utilise toutes les voies qui sont à sa disposition pour empêcher l'abandonnique de ressentir ses émotions de colère et de tristesse. Pour cette raison, l'abandonnique va devoir le faire taire à chacune de ses tentatives de réapparition. Cela peut paraître fastidieux, ce qui est une autre tentative du mental de jouer son rôle de frein. Il faudra donc à l'abandonnique beaucoup de persévérance et le désir profond de continuer à se respecter et à s'aimer afin de poursuivre sur la voie de la guérison.