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L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

Fédération des femmes du Québec - Un 8 mars pour réfléchir

En 1977, les Nations unies ont officialisé la Journée internationale des femmes. Depuis, le 8 mars, un peu partout à travers le monde, on profite de cette date pour célébrer et réfléchir sur la condition féminine. Cette année, dans le contexte d'une crise économique mondiale, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) invite la population à ne pas s'asseoir sur ses acquis et à profiter de cette occasion pour s'interroger.

Pour la FFQ, le 8 mars 2009 est sans conteste une journée importante à souligner. Travaillant solidairement à la promotion ainsi qu'à la défense des intérêts et des droits des femmes, la fédération considère que, dans le contexte particulier d'une crise économique, la poursuite des luttes féministes demeure un enjeu fondamental et que la prise de mesures constructives s'avère nécessaire.

«Le 8 mars, c'est une occasion pour ébranler les consciences des gouvernements, des employeurs et de toutes les personnes qui prennent des décisions et peuvent faire la différence. Partout au Québec et dans le monde, c'est l'occasion de faire le point sur les divers enjeux qui concernent l'égalité. Il faut profiter de cette journée pour prendre la parole, sensibiliser les gens et être actifs dans la défense des droits des femmes», affirme Michèle Asselin, présidente de la FFQ. 

Reconnue pour l'organisation et la coordination d'événements de grande envergure comme la Marche mondiale des femmes, la FFQ n'organise pas cette année une activité de mobilisation nationale pour souligner le 8 mars, car elle travaille déjà activement à l'édition de l'an prochain. Elle appuiera plutôt les initiatives locales et revendiquera certains investissements auprès de l'État québécois.

«Cette année, si on n'a pas prévu d'activité nationale, c'est parce qu'on se prépare pour une plus grande mobilisation en 2010, où on va se joindre à des femmes du monde entier dans le cadre de la Marche mondiale. Pour célébrer le 8 mars, chaque pays présentera ses revendications et aura son propre programme d'activités», précise Mme Asselin.

Des revendications

Ainsi, préoccupée par le contexte économique actuel, la FFQ profitera de la Journée internationale des femmes pour revendiquer, auprès des dirigeants, des investissements dans le développement économique et la création d'emplois au Québec, le tout dans une perspective de pérennité. 

«Comme tous les États du monde, l'État québécois va tenter d'intervenir pour réduire les impacts de la crise et va investir dans les infrastructures, ce qui est une bonne idée. Par contre, on sait que les emplois créés le seront dans des domaines à prédominance masculine. Dans une perspective de pérennité, il faudrait donc que l'État, en octroyant les contrats, les assortisse d'exigences. Par exemple, on devrait réserver à des groupes discriminés, notamment les femmes, certains de ces emplois ainsi créés. Nous n'avons pas encore ces outils-là au Québec et ce serait une bonne occasion de profiter du contexte actuel pour le faire», explique la présidente de la FFQ.

Dans la même optique, la fédération demandera aussi à l'État québécois de réinvestir dans les services de santé et d'éducation et dans d'autres programmes sociaux, afin non seulement d'améliorer le bien-être de la population, mais aussi de créer des emplois.

«Il faut investir dans les structures sociales. Il n'est pas question qu'on se désinvestisse en temps de crise, au contraire. La santé et l'éducation, c'est fondamental. On s'en aperçoit présentement, avec l'économie qui s'effondre. On sait que l'économie va se développer en fonction d'un marché du travail qui aura besoin de plus en plus d'une main-d'oeuvre très qualifiée. On doit s'assurer que les générations à venir auront les outils nécessaires pour y accéder, et ce, dès le primaire», rappelle Mme Asselin.

Continuer à avancer

Heureuse que le Québec se soit doté d'une commission et d'une loi sur l'égalité salariale visant la reconnaissance de tous les aspects du travail associé aux femmes, Michèle Asselin rappelle toutefois que beaucoup de Québécoises subissent toujours de la discrimination et de la violence. Elle souligne que bon nombre d'entre elles vivent dans la pauvreté ou une grande précarité et que les dernières statistiques publiées témoignent toujours d'inégalités entre hommes et femmes. 

Par exemple, selon une enquête sur la population active effectuée par Statistique Canada en 2008, le taux d'emploi était de 64,6 % chez les hommes et de 57,3 % chez les femmes au Québec. 

Toujours selon l'organisme central de la statistique au pays, la majorité des travailleuses se retrouvent dans des professions tradition-nellement occupées par des femmes. En 2006, 67 % des femmes occupant un emploi travaillaient dans les domaines de l'éducation ou des soins infirmiers ou dans d'autres professions du domaine de la santé, du travail de bureau ou d'administration, des ventes et des services, alors que seulement 30 % des hommes travaillaient dans ces domaines.

«Il faut tenter d'abolir la discrimination systémique par des stratégies comme l'équité salariale. On a de bons outils au Québec, assurons-nous que ça ne se détériorera pas», soutient Michèle Asselin.

Prendre part aux activités

Malgré l'absence d'un rassemblement national, les membres de la FFQ invitent la population à prendre part aux activités locales organisées dans le cadre de la Journée internationale des femmes. Notamment, le collectif des fem-mes de diverses origines organise une mobilisation dans les rues de Montréal, dont le rassemblement aura lieu au carré Cabot, à midi. Dans la capitale nationale, une présentation du Moulin à images sur l'histoire des femmes sera tenue au Centre Lucien-Borne, laquelle sera suivie d'une marche festive vers le carré d'Youville. Ailleurs au Québec, de nombreuses activités seront aussi organisées par des syndicats, des groupes communautaires, divers organismes et certaines municipalités.