GUÉRIR LA BLESSURE
D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La
blessure d'abandon
Les Éditions de
l'Homme, 2007
À partir du
moment où ces systèmes de défense sont paralysés ou inefficaces, un virus donné
peut s'exprimer librement sans être inquiété. Prenons l'exemple du virus de
l'herpès, et choisissons celui qui s'exprime sous la forme de l'herpès labial,
communément appelé "bouton de fièvre" ou "feu sauvage", qui
touche les lèvres.
Une fois transmis à la personne, le virus va être pris en
charge par le système de défense qui l'empêche de s'exprimer sous sa forme
usuelle: des vésicules herpétiques provoquant des démangeaisons très
douloureuses au niveau des lèvres. Il suffit d'un choc psychologique, d'une
trop longue exposition au soleil ou d'un surcroît de fatigue pour que le bouton
de fièvre fasse son apparition.
Ces chocs de différentes natures diminuent la
résistance de la personne; du même coup, le virus peut s'exprimer et le bouton
de fièvre apparaît. C'est la façon qu'a le corps de dire à la personne
souffrant d'herpès labial qu'elle ne prend pas correctement soin d'elle-même.
Nous avons pris l'exemple du virus, mais il est bien évident que cela est
valable pour tous les agresseurs potentiels du corps.
Ainsi, notre
corps nous parle à tout moment et nous donne des renseignements sur nous-mêmes
à travers deux signes très simples: la détente et la tension. S'il recourt à
des signes plus précis, c'est que nous avons oublié ou refusé d'entendre le
premier avertissement. Et rappelons-nous bien que cet oubli, ou ce refus,
relève de notre mental.
Le corps d'Émilie parle avec force, il essaye de lui
envoyer des messages, mais elle ne désire pas les entendre, d'autant plus qu'on
ne lui a pas appris à les écouter. Que lui dit-il? La réponse, au vu de ce qui
a été exposé, semble à présent évidente: son mental dirige; soit il la tire
hors du moment présent pour la plonger dans le passé ou le futur, soit il la
coupe de ses émotions, soit il fait les deux.