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L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

Guérir la blessure d'abandon - 7



GUÉRIR LA BLESSURE D'ABANDON (suite)
Par DANIEL DUFOUR
Extraits de son livre La blessure d'abandonLes Éditions de l'Homme, 2007

Être son propre guérisseur

La voie médicale non institutionnelle va par conséquent s'attacher à aider la personne souffrante à mettre en œuvre deux actes distincts mais complémentaires, qui sont, par ordre:
1. éteindre, c'est-à-dire faire taire son mental pour se situer ici et maintenant;
2. reconnaître, ressentir et exprimer ses émotions.

Nous aborderons ces deux volets de façon détaillée un peu plus loin, mais soulignons déjà certains avantages de cette voie.

    Elle responsabilise la personne face à la maladie dont elle souffre. Ce point me semble être la particularité essentielle de cette approche. Responsabiliser la personne revient à lui dire que sa maladie n'est pas venue "comme ça", mais pour lui transmettre un message, à savoir qu'elle ne s'écoute plus et ne se respecte plus depuis un temps plus ou moins long... Dire à un être humain qu'il est responsable de son mal-être comme de son bien-être est à mes yeux la plus grande preuve de respect que l'on puisse lui témoigner. Cela revient à lui dire: "Tu existes. Tu as la possibilité, le pouvoir et le droit de souffrir, de tomber malade ou de te faire du mal, de même que tu as la possibilité, le pouvoir et le droit de ne pas souffrir, de guérir, de bien te porter et de te faire du bien." C'est aussi lui dire qu'il est tout-puissant vis-à-vis de lui-même et que personne d'autre que lui ne peut guérir à sa place ou le guérir. C'est aider la personne à retrouver sa capacité à vivre pleinement le moment présent et à retrouver son autonomie, la maladie correspondant à une perte d'autonomie, à une démission face à la vie et à une soumission au mental. Quant à celui qui est censé aider, il doit faire preuve d'une grande humilité et témoigner à la personne souffrante une profonde confiance en ses capacités à progresser vers le mieux-être et la guérison.



    Elle ne donne aucune prise aux médicaments, quels qu'ils soient. Ceux-ci peuvent être employés de façon très spécifique, pendant une courte période, afin de soulager certains maux, mais en aucun cas ils ne sont une finalité en eux-mêmes. Les antidépresseurs et les autres médicaments de ce type seront dans la mesure du possible évités, car ils masquent ou diminuent la perception et le rapport aux émotions qui doivent être ressenties et exprimées pour qu'un mieux-être apparaisse. La voie non institutionnelle favorise le vécu des émotions bloquées par le mental. Toute médication ou approche thérapeutique allant dans le sens contraire ne peuvent être considérées comme valables à moyen et long terme.


    Elle permet à la personne souffrante de se battre pour elle-même et non contre la maladie ou contre des symptômes... C'est une vérité absolue. Lutter contre n'est pas positif et ne devrait pas constituer une fin en soi; lutter pour soi-même est la seule chose qui soit réellement importante. Vivre bien et heureux ne constitue-t-il pas, finalement, le but essentiel? L'intention qui sous-tend ce que l'on entreprend est très importante: dans le cas d'une "lutte contre", notre intention est de vaincre dans un combat qui nous oppose à un virus, une bactérie ou des cellules anormales. Afin de parvenir à notre but, nous employons divers moyens qui visent la destruction de "l'ennemi" avec tous les effets secondaires connus, sans nous poser aucune question sur nous-mêmes et notre maladie. C'est ainsi que l'on en arrive à de véritables contradictions: la médecine utilise certains médicaments très puissants, bien qu'elle sache qu'ils font encourir des risques vitaux au patient. Au contraire, si l'intention de fond est de lutter pour soi ou pour le patient, l'approche privilégiera la personne, non le traitement, et ce afin d'aider celui ou celle qui souffre à retrouver sa dignité et son autonomie en tant qu'être humain à part entière. Quoi de plus beau que cette démarche?