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L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

Mutilées par tradition


L'excision est une pratique qui provoque l'horreur des Occidentaux. Au Mali et dans de nombreux pays africains, cela fait partie de l'ordre des choses. L'excision, c'est le fait de couper les organes génitaux d'une petite fille en tout ou en partie. (Dans certains pays d'Afrique de l'Est, elle est suivie d'une infibulation de la vulve, i.e. les deux bords de la vulve sont cousus ensemble, ce qui ferme l'orifice du vagin, sauf pour une toute petite ouverture qui permet l'écoulement de l'urine et du sang menstruel.) A l'origine, cette tradition qui remonte à l'Egypte des pharaons était justifiée par des raisons esthétiques. En coupant le clitoris de la femme, on supprimait son érection qui, disait-on, se confondait avec celle de l'homme. De nos jours, on défend aussi cette pratique en évoquant des raisons sanitaires ou même religieuses. Pour les opposants à l'excision, il s'agit d'une coutume barbare et rétrograde qui a pour but de soumettre la femme en la privant d'une grande partie de sa sensibilité et en lui ôtant l'envie d'être infidèle. L'excision est souvent pratiquée dans des conditions d'hygiène déplorables. Elle peut entraîner une série de complications (hémorragie, infection, douleurs atroces, graves difficultés au moment de l'accouchement etc) qui vont parfois jusqu'à la mort. Dans le monde, 85 millions de femmes sont excisées. Au Mali, plus de 80 pour cent des femmes subissent cette forme de mutilation sexuelle. Selon N'Douré M'Bamdiarra, présidente de la Ligue des droits de l'homme du Mali, les féministes se heurtent là aussi à un obstacle de taille: dans la brousse, l'excision est encouragée et pratiquée par les femmes elles-mêmes. "L'excision est devenue le cheval de bataille de toutes les féministes africaines qui veulent faire bonne impression en Europe. Mais savez-vous que les femmes des régions rurales nous prennent pour des déphasées lorsque nous leur disons que nous voulons y mettre fin?"

Robert Bourgoing
         
(1ière publication : oct. 94)
http://www.bourgoing.com/presse/feminismetxt.htm