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L'ÉCHO DES MURAILLES, L'ÉCHO DES ENTRAILLES. Une installation murale en pratique relationnelle de Nadia Nadege, artiste qui a permis la création de ce blogue pour un échange entre femmes vers leur meilleure conscience identitaire...
LE CORPS-MESSAGER Les Marcheurs de Vie est une autre installation en pratique relationnelle de la même artiste, qui fait suite aux poupées de tissu par des figurines de plâtre.

L'autodéfense pour en finir avec la peur


Auteur : Carole le Hirez – 6 décembre 2004

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Alors qu'on vient de souligner la journée nationale de commémoration de la violence faite au femmes, le 6 décembre, un sondage mené par Statistique Canada en 1993, révélait que plus de la moitié de celles-ci déclaraient avoir subi une ou plusieurs agressions au cours de leur vie.
Agresseur dans le quartier Villeray, femme poussée sous le métro : «Il suffit d'un ou deux incidents dans un secteur, et toutes les femmes autour ont peur. Cela frappe l'imagination », note Leona Heillig, du Centre de prévention des agressions de Montréal. Pourtant rares sont les attaques perpétrées par un inconnu au détour d'une ruelle. La plupart des femmes violentées le sont par un proche, un conjoint, un collègue de travail ou un ami de coeur.
« L'accent est mis sur les agressions à caractère dramatique et violentes. On ne veut pas reconnaître que, statistiquement parlant, nous sommes plus en sécurité dans la rue que chez nous ou au bureau. »

La peur, un handicap

Le sentiment d'insécurité constitue un véritable handicap pour certaines femmes. La peur de sortir les pousse à limiter leurs activités à l'extérieur. Certaines renoncent à suivre des cours du soir par crainte d'être agressées. D'autres redoutent de rester seule chez elles et ont de la difficulté à dormir.
Depuis 1994, le Centre de prévention des agressions de Montréal a mis sur pied des ateliers pour les groupes particulièrement vulnérables : enfants, adolescentes, femmes de tout âge, personnes ayant un handicap physique ou intellectuel. On y apprend à se défendre, physiquement et verbalement.
« Beaucoup de programmes d'autodéfense fonctionnent en augmentant le sentiment de peur chez les participantes. Au contraire, nos outils aident les personnes à découvrir leurs capacités à se défendre, à reprendre le pouvoir et à gagner confiance en elles », déclare Leona Heillig.
Le programme Action consiste en un atelier de 15 heures s'adressant aux femmes et adolescentes. Il leur permet de découvrir certaines techniques de défense adaptées à différentes situations : comment réagir face à une arme, à plusieurs agresseurs, lorsqu'on est à terre ou dans un lit. L'autodéfense verbale est également largement utilisée. « On n'a pas besoin forcément de frapper. Parfois faire une scène, crier, suffit à mettre en fuite l'agresseur. »

Des bambins aux adolescentes

La prévention contre la violence commence dès la garderie et l'école primaire. Les mises en situation sont alors adaptées à l'âge des participants. Chicane de bac à sable pour les plus jeunes, taxage de l'argent du dîner pour les plus grands, inconnu qui tente d'attirer un jeune par la ruse, mononcle aux mains baladeuses : les animateurs se muent en acteurs et les enfants sont appelés à la rescousse pour proposer des solutions.
Prochaine cible de l'organisme : les adolescentes de 11 à 17 ans victimes de violence amoureuse. « On constate chez elles beaucoup de pression pour avoir un chum, ce qu'il fait qu'elles ont tendance à rester avec un garçon, même s'il n'est pas respecteux », indique Leona Heillig. La crainte de perdre son statut aux yeux des autres l'emportant souvent sur la peur physique, plusieurs filles acceptent alors d'avoir des relations sexuelles auxquelles elles ne sont pas prêtes.
Le programme sera proposé aux écoles secondaires lors des journées pédagogiques et utilisera des jeux de rôles portant sur les agressions amoureuses et les agressions à plusieurs personnes, une situation qui peut se rencontrer lors de partys entre jeunes.
Plus loin que la simple capacité à se défendre face à des incidents précis, plusieurs personnes trouvent dans ces ateliers la confiance nécessaire pour s'affirmer dans leur propre vie. Elles y gagnent en assurance et deviennent plus aptes à faire valoir leurs choix.
Sur la photo : Guylaine Simard, animatrice pour le programme Action, avec un groupe de femmes en autodéfense.
Mise à jour - Le jeudi 2 décembre 2010